Disparition de Michel Bigey, père du nouveau tramway français
C’est à double titre que Michel Bigey, disparu à l’âge de 86 ans, peut être considéré comme l’un des pères du tramway français moderne, ayant organisé le retour de ce mode sur le réseau pionnier de Nantes en 1985, dix ans après avoir dirigé l’étude qui définissait les conditions de ce retour.
Dès 1975, Michel Bigey a en effet dirigé à la RATP et Sofretu (aujourd’hui Systra) l’équipe qui a réalisé l’étude intitulée Neuchateau, un système de transport basé sur un site propre au sol, qui portait sur une ville imaginaire de 200 000 habitants au centre d’une agglomération de 500 000 habitants. Plaidoyer pour un tramway en site propre partiel conçu comme outil d’aménagement urbain, avec reprise des emprises de façade à façade sur le trajet de la ligne, cette étude a été le catalyseur du concours Cavaillé. Un concours d’où ont été tirées les spécifications du tramway français standard, dont la première application serait Nantes.
C’est pour cette ville que Michel Bigey est parti en 1978 avec certains membres de son équipe pour mettre en œuvre le premier projet de tramway français moderne. Il a dirigé de 1979 à 1989 la Semitan, l’exploitant du réseau de Nantes, menant à son terme ce projet en dépit d’une alternance à la mairie qui aurait pu y mettre fin. Mis en service en 1985, le réseau de Nantes allait faire école, avec son tramway standard français rapidement adopté par Grenoble, après intégration du plancher bas. Deux villes dont l’exemple serait suivi par une bonne vingtaine d’autres au cours des décennies suivantes, faisant du tramway « à la française » un concept de transport et d’urbanisme étudié par le monde entier.
Publié le 10/01/2025 - Philippe-Enrico Attal
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt