La Fnaut Ile-de-France demande à Edouard Philippe 300 millions pour le contrat de plan
Gros sujet d’inquiétude de l’Association des usagers des transports d’Ile-de-France, l’apport de l’Etat au financement du CPER 2015-2020. Ils en ont saisi le préfet par courrier le 8 janvier. Mais, comme à la suite des mesures prises pour résoudre la crise des « gilets jaunes », Bercy cherche à rogner tout ce qu’il peut, il a paru nécessaire de s’adresser directement au gouvernement. Dans une lettre envoyée à Edouard Philippe le mardi 29 janvier, Marc Pélissier, le président de l’AUT-IDF écrit notamment : « Plusieurs sources indiquent que l’Etat ne mettrait pas en place en 2019 les autorisations d’engagements suffisantes pour la poursuite ou le démarrage de travaux, qu’il s’agisse de tramways (extensions du T1, création du T10 et du T13), de sites propres bus de type Tzen ou d’investissements pour les RER ». Et la Fnaut Ile-de-France demande « l’attribution d’un montant minimal de 300 millions d’euros pour les autorisations d’engagement de l’Etat », estimant qu’un « montant inférieur serait un très mauvais signal alors que la priorité aux transports du quotidien est affirmée par votre gouvernement ».
Autre préoccupation majeure, les travaux. Dans sa lettre à Michel Cadot du 8 janvier, l’association d’usagers se disait très inquiète « du fort volume de travaux qui sont prévus sur le faisceau ferroviaire de la gare du Nord ». Ces travaux sont l’objet de la mission de coordination confiée par le Premier ministre au préfet et dont les conclusions sont attendues pour avril. La deuxième réunion de la mission a lieu ce vendredi 1er février. Sentiment partagé par plusieurs proches du dossier : la conscience de l’extrême difficulté de faire tout ce qui est prévu – dont CDG Express – a progressé dans les services de la préfecture ou de l’Etat. D’ailleurs, à entendre Elisabeth Borne le 17 janvier, lors de ses vœux à la presse, on comprenait que la ministre des Transports cherchait une porte de sortie sur CDG Express. Et, comme elle se dit sur ce point en plein accord avec Valérie Pécresse, que la solution conciliera la réaffirmation de la liaison spécialisée avec l’aéroport et la priorité accordée aux transports du quotidien, notamment au RER B. Au tout début février doit être signé le contrat de concession entre l’Etat et la société constituée par ADP, SNCF Réseau et la Caisse des dépôts. Quitte à ce que CDG soit mis en service pour les JO sans atteindre les performances prévues. Ou qu’il soit tout simplement retardé… sans trop l’être non plus. Car s’il paraît impossible de tout faire dans les délais initiaux, la SNCF compte tout de même sur le coup de pouce que va apporter la réalisation de CDG Express à des travaux dont le réseau francilien a rapidement besoin.
F. D.
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt