Inauguration du tunnel de base suisse du Ceneri
07 Sep 2020
© AlpTransit Gotthard AG
Mis à jour le 08 septembre 2020
C’est le passage d’un train de fret reliant l’Allemagne à l’Italie qui a symbolisé, le 4 septembre à 11 h 34, l’ouverture du tunnel de base du Monte Ceneri, dans le canton suisse du Tessin. Quelques minutes auparavant, Simonetta Sommaruga, présidente de la Confédération, avait coupé le ruban à Camorino, au portail nord du tunnel, la voie libre étant ensuite donnée au train inaugural par Vincent Ducrot, DG des CFF, et Dieter Schwank, PDG d’AlpTransit Gotthard SA. Comme son nom ne l’indique pas, le Monte Ceneri, qui a donné son nom à ce nouveau tunnel bitube de 15,4 km de long, est un col, de part et d’autre duquel le Tessin se divise en deux parties, « au-dessus » et « en dessous » : Sopraceneri au nord et Sottoceneri au sud.
Originaire du canton italophone au cœur duquel le troisième tunnel de base alpin suisse venait d’être inauguré, quatre ans après le Gothard (57 km) et treize ans après le Lötschberg (34,6 km), la présidente suisse a ponctué son discours de références personnelles pour souligner l’importance que revêt le nouvel ouvrage souterrain pour les relations entre le Sopraceneri et le Sottoceneri, tout en honorant la mémoire des deux ouvriers qui ont perdu la vie pendant les travaux, avant de conclure son discours par un triple vivat : « Vive le train, vive le Tessin, vive la Suisse ! »
Mais la mise en service du tunnel de base du Ceneri, prévue le 13 décembre prochain, représente bien plus qu’un raccourci entre Bellinzone et Lugano : dans la droite ligne du référendum de 1992 sur les nouvelles lignes ferroviaires à travers les Alpes (NLFA), elle parachève la modernisation de l’axe nord-sud européen entre Zurich et Milan, sur lequel se trouve également le tunnel de base du Gothard, dont le portail sud est à une vingtaine de kilomètres au nord de Camorino. C’est dans cette perspective que la présidente de la Confédération a loué les efforts de la Suisse pour permettre le transfert modal du fret de la route au rail, tout en demandant à l’Italie et à l’Allemagne de passer à l’acte, ajoutant qu’en ce qui concerne l’Italie, « les choses se passent assez bien », alors que « l’Allemagne en revanche est en retard ».
P. L.