La collectivité régionale corse appelle la SNCF à la rescousse
Mis à jour le 12 juin 2017
En Corse, sitôt élu, le nouveau président du conseil régional, Paul Giacobbi, avait rencontré Guillaume Pepy pour solliciter l?expertise de la SNCF. Au c?ur des discussions, les autorails AMG 800 flambant neufs? et tous immobilisés Fin mai, c’est le directeur général Proximités de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, qui est venu rencontrer les responsables politiques. Dans sa mallette, les premiers éléments de cette expertise conduite par le Centre d’ingénierie du matériel du Mans. En cause : les semelles qui s’usent anormalement et un problème de freinage, tout cela relevant d’un frottement dissymétrique des patins sur les roues. « L’axe bloc-frein pousse vers le haut » mais, s’il est majeur, ce n’est pas le seul problème des AMG, « victimes d’un effet prototype ». On relève des fuites d’huile, de gasoil avec un risque important d’incendie, un problème de climatisation, certains défauts n’affectant pas la sécurité mais impliquant une réduction de vitesse… « Nous avons dit que, si nous avons les plans du constructeur, nous pourrons affiner le diagnostic pour fin juin, donner les causes profondes et le plan d’action correctif », souligne Jean-Pierre Farandou. « On ne peut se contenter de changer les semelles, tout le monde l’a bien compris. »
En tout cas, plus personne ne se fait d’illusions quant à une mise en service des huit AMG livrés sur douze pour la saison estivale. Certains évoquent déjà un délai d’un an. Il va donc falloir remettre en service le matériel ancien. Difficulté supplémentaire : une partie des ateliers a été réaménagée pour accueillir les AMG, d’où… un manque de place.
Dans ce contexte, la collectivité régionale corse (CTC) étudie la réduction inévitable du plan de circulation. On envisage d’assurer, sur la ligne « centrale » Ajaccio – Bastia, deux allers-retours quotidiens au lieu des cinq prévus. De privilégier le périurbain et la ligne de la Balagne, où 80 % du service devrait être assuré jusqu’à fin septembre.
Tout cela a-t-il réchauffé les relations avec la SNCF, qui n’avait pas été associée au choix de l’AMG 800 – la CTC était alors assistée par la Semaly devenue depuis Egis Rail ? Alors que la convention entre les deux partenaires prend fin en août, la collectivité a proposé à la SNCF de la prolonger d’un an. Il est vrai qu’aucun appel d’offres n’ayant été lancé, le délai semblait un peu court pour appeler à la concurrence.
Pascal GRASSART