La nouvelle donne de la concurrence vue par les exploitants
La veille de l?ouverture du Salon européen de la mobilité, l?UTP et l?UITP organisent une conférence sur les questions soulevées par le règlement sur les obligations de service public La veille de l’ouverture du Salon européen de la mobilité, qui se tiendra porte de Versailles du 8 au 10 juin, l’UTP et l’UITP (Union internationale des transports publics) organisent une conférence sur les questions soulevées par le règlement sur les obligations de service public (OSP). Leurs incertitudes ne sont pas nouvelles, mais ils souhaiteraient une nouvelle fois interpeller la Commission européenne sur ce thème. A cette occasion, ils ont réalisé un intéressant document de synthèse – la troisième version en six ans – sur l’organisation des transports publics dans 24 pays européens et sur leurs opérateurs.
Il ressort que, malgré son image de pays à la traîne en matière de concurrence, la France a fortement ouvert son marché dans le transport public urbain : 40 % des réseaux ont changé d’opérateur sur les cinq dernières années. « On attend désormais les résultats de Lyon et Lille », précise Bruno Gazeau, le délégué général de l’UTP. De son côté, l’Allemagne a principalement libéralisé son secteur ferroviaire et moins le transport urbain, souvent organisé sous forme de régie.
« En Europe centrale et orientale, on voit de plus en plus de groupes privés s’installer, surtout dans les réseaux de villes moyennes, poursuit Brigitte Ollier, directrice de l’Euroteam-UITP. Dans les pays scandinaves, pratiquement tout est organisé sur le mode de la concurrence. Ce sont surtout des marchés publics, ce qui signifie que les opérateurs ne prennent pas de risque commercial sur le trafic voyageurs. »
Parmi les enseignements à retenir sur la libéralisation du transport public, l’un devrait faire réfléchir les autorités organisatrices : on constate souvent qu’après une période de baisse des coûts et des prix, ceux-ci ont tendance à remonter. « Beaucoup d’opérateurs font des propositions en dessous de leurs coûts pour entrer dans le marché. Mais à terme, ça ne fonctionne pas », résume Brigitte Ollier. D’où la nécessité de mener de nouvelles réflexions, comme le fait la Suède pour trouver un meilleur équilibre entre libéralisation et régulation.
Marie-Hélène POINGT
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt