Chacun fourbit ses armes en vue de l’ouverture à la concurrence dans les TER qui devient possible à partir du 3 décembre. L’union faisant la force, la RATP et Getlink (maison-mère d’Eurotunnel) ont décidé de créer une joint-venture qui sera détenue à 55 % par le groupe RATP et 45 % par Getlink. Sa naissance sera effective une fois obtenue les autorisations administratives, explique un porte-parole de la RATP. Mais c’est RATP Dev qui signera l’accord de partenariat, ajoute-t-il.
Cette joint-venture aura une équipe dédiée, issue de salariés de ses deux maisons-mères. Et il est prévu qu’elle se dote d’une licence ferroviaire.
Ce partenariat est jugé « logique et complémentaire » par les autres entreprises ferroviaires. Les deux nouveaux alliés l’expliquent par les synergies qu’ils entendent faire jouer entre eux. « RATP Dev est spécialiste de l’exploitation et de la maintenance du transport de voyageurs en France et à l’international, Getlink est un acteur majeur des infrastructures de mobilité, et est spécialisé dans la gestion, l’exploitation et la maintenance d’infrastructures, l’exploitation de services ferroviaires de navettes dans le tunnel sous la Manche et de fret en France et à l’international », indiquent-elles. La RATP peut aussi apporter son expertise dans le domaine de la billettique, tandis qu’Europorte dispose d’un centre de formation pour la conduite ferroviaire, un atout de taille dans la bataille à laquelle vont aussi se livrer les exploitants demain pour attirer les compétences.
Un partenariat non exclusif
Ce partenariat, qui n’est pas exclusif, vise avant tout à répondre aux appels d’offres que lanceront prochainement Grand Est et les Hauts-de-France, deux régions qui souhaitent expérimenter rapidement la concurrence. Il n’est pas du tout certain qu’il concerne aussi les autres régions, notamment les Pays-de-Loire, Sud-Provence Alpes-Côte d’Azur ou Aura (Auvergne-Rhône-Alpes), des régions qui devraient aussi lancer des appels d’offres pour leurs TER et pour lesquels la RATP ne cache pas son intérêt.
L’ouverture à la concurrence dans les TER est prévue à partir de décembre 2019. Mais le temps de lancer toute la procédure (appels d’offres, choix des exploitants, mise en place des nouvelles conditions de transport), elle ne devrait pas être effective avant 2022 même pour les régions les plus actives.
Marie-Hélène Poingt
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