CAF a remporté l?appel d?offres pour la construction du tram du Grand Besançon. C?est la première fois que CAF place un tramway en France. Son modèle Urbos a été préféré à tous les matériels proposés par la concurrence C’est une première victoire en France pour le constructeur espagnol CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles) : la communauté d’agglomération du Grand Besançon (CAGB) vient de le choisir pour la construction de son futur tramway, qu’elle présente comme « le moins cher de France ». « Il y a bientôt quatre ans que nous répondons assidûment aux appels d’offres, notamment pour Brest et Dijon, à Montpellier, au Havre, à Dijon… », rappelle Philippe Caseau, directeur commercial de la filiale France. Une ténacité qui a fini par payer. Le 30 juin, la commission d’appel d’offres a préféré CAF à Alstom, Stadler, Lohr Industrie et AnsaldoBreda pour la fabrication de 19 rames de tramway avec une option pour 15 ans de maintenance (qui n’est pas levée), un marché de 34,8 millions d’euros. « Avoir cinq constructeurs en lice, c’est aussi une première en France pour un tel projet », souligne-t-on à la CAGB.
Et pourtant, à 1,8 million d’euros la rame, CAF n’était pas le moins-disant (c’était AnsaldoBreda). « Nous avons vraiment écouté la collectivité et son besoin exprimé de transporter 1 200 personnes par heure et par sens avec un intervalle de 5 à 7 minutes à la pointe », poursuit-il. Ses tramways seront en grande partie assemblés à l’usine de la filiale française CFD Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Dans des versions longues de 32 ou 40 m, son produit Urbos roule déjà à Lisbonne, Séville, Bilbao, Vitoria ou encore Vélez-Málaga… Il a été commandé par Málaga, Saragosse, Grenade, est en cours de livraison à Edimbourg et a été récemment choisi à Houston (Texas). A Besançon, avec 23 m de long, une largeur de 2,40 m et 3 modules articulés, chaque rame à plancher bas intégral offrira 132 places. Suffisant, alors que la fréquentation de la ligne est estimée à environ 43 000 voyageurs par jour.
Plus que « low-cost », le système tram est dit « optimisé » : les économies réalisées sur le design des rames, le mobilier et les aménagements permettent d’atteindre un coût de 16 millions d’euros du km, pour un budget global de 228 millions d’euros. « Actuellement, parmi les trams en service, c’est celui du Mans qui est le moins cher, avec 20 millions d’euros au km, alors que certains dépassent 35 millions d’euros », souligne le Grand Besançon. Qui note aussi que « les constructeurs sont de plus en plus intéressés par le marché des petits tramways moins chers. » En tout cas, la ligne de 15 km et 30 stations deviendra une belle vitrine pour CAF, qui est aussi en lice à Tours. De bon augure pour Philippe Caseau, qui a dit : « Je ne désespère pas que certaines collectivités qui songeaient au BHNS basculent vers le tram. »
Cécile NANGERONI
Il y a 4 mois - Marie-hélène Poingt
Il y a 5 mois - Marie-hélène Poingt