D’ici fin 2013, la ligne C du RER doit passer à la vitesse supérieure. Pour cela, le 4 octobre, le Stif a voté une délibération visant à supprimer les limitations permanentes de vitesse à 40 km/h entre Invalides et Boulevard-Victor. Montant de cette opération : 5,775 millions d’euros. Mais il faut bien reconnaître que l’attente de ce genre d’améliorations est réelle. Longue de 187 km, traversant sept départements, transportant près de 490 000 voyageurs par jour, la ligne C est un maillon essentiel des transports ferrés en Île-de-France. Un maillon souvent considéré comme fragile et malmené pour une raison essentielle : les sept branches de cette ligne convergent, entre Bibliothèque-François-Mitterrand et Boulevard-Victor, dans le tronçon central. Or il n’y a là que deux voies pour supporter l’un des plus forts trafics de la région, avec 24 trains en heure de pointe, soit un train toutes les 2 minutes 30. Dans Paris intra-muros, tout incident se répercute automatiquement sur l’ensemble des branches, avec un fort impact sur la régularité.
Le projet, inscrit dans le schéma directeur du RER C, vise donc à y rehausser la vitesse maximale, qui passerait à 60 km/h, et à améliorer ainsi « la robustesse d’exploitation » pour minimiser l’impact d’éventuels incidents. La limitation de vitesse à 40 km/h avait été introduite, dans les années 80, pour réduire le nombre d’incidents, en adaptant la signalisation aux performances des matériels de type Z5300, les fameux « petits gris ». Or, depuis 2003, les Z5300 ont été radiés sur la ligne C, désormais parcourue par du matériel moderne et homogène de type Z2N à freinage renforcé. Le projet a donc pour but essentiel d’adapter la signalisation aux performances de ce nouveau matériel.
Mais ce n’est pas si simple. Il va falloir modifier la signalisation, le KVB P, les modules informatiques de gestion des circulations dans le poste d’aiguillage des Invalides, la télésurveillance des infrastructures… Et, réserve d’importance, le projet n’inclut pas la section Invalides – Austerlitz où, du fait de la géométrie de la voie existante, le passage à 60 km/h ne serait envisageable que sur de très courtes sections.
Les gains de temps sont estimés à 25 secondes entre Issy-Val-de-Seine et Invalides et 45 secondes dans l’autre sens, entre Invalides et Boulevard-Victor. Au minimum. Puisque cette hausse des vitesses pourrait entraîner un changement de comportement des agents de conduite, qui accentuerait cet avantage et permettrait de gagner, selon un rapport de RFF, 50 secondes dans un sens, 65 dans l’autre. Ces gains de temps, certes limités, mais dont les conséquences seront appréciables par le voyageur, permettront d’abord d’améliorer les temps de parcours, ensuite d’offrir plus de robustesse, avec plus de marge sur les grilles horaires, plus de temps de stationnement en gare… et enfin de conjuguer ces avantages.
Le démarrage des travaux est prévu en décembre 2011, pour une mise en service à 60 km/h fin 2013.
Il y a 7 mois - Patrick Laval
Il y a 7 mois - Patrick Laval
Il y a 1 année - Marie-hélène Poingt