Le travail de SNCF Réseau salué par les entreprises de fret
09 Avr 2020
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Mis à jour le 10 avril 2020
Franck Tuffereau, le délégué général de l’Afra, l’association qui regroupe les opérateurs ferroviaires autres que la SNCF, fait la situation sur le fret ferroviaire, maillon indispensable de l’approvisionnement du pays.
Ville, Rail & Transports : Quelle est la situation du fret ferroviaire actuellement ?
Franck Tuffereau : Nous tenons des réunions hebdomadaires avec la DGITM (direction générale des infrastructures, des transports et de la mer, ndlr). 65 % des trains de fret circulent aujourd’hui en France du fait de l’arrêt de pans entiers de l’industrie. C’est le cas en particulier de l’industrie automobile qui est un grand client du fret ferroviaire ou encore de la sidérurgie. Mais le fret ferroviaire reste un des maillons essentiels pour maintenir l’approvisionnement général du pays, notamment pour la grande distribution et la chaîne logistique.
95 % des plans de transport demandés par les clients sont réalisés grâce au travail considérable accompli par SNCF Réseau qui a mis en place une cellule de crise et travaille avec beaucoup d’anticipation. Il a pu y avoir des postes d’aiguillage arrêtés qui ont été repris par des équipes d’encadrants. Ou alors, comme il y a très peu de trains de voyageurs, on a pu replanifier des trains de nuit pendant la journée.
VRT : Et du point de vue financier ?
F. T. : A la perte d’activité qui est d’environ 40 % s’ajoute un surcoût pour acheminer les marchandises. Comme il n’y a plus d’hôtels ou de résidences pour accueillir les conducteurs de train qui ont besoin de dormir, il faut prévoir des équipages supplémentaires et des acheminements en voiture de service. Tout cela a un coût non négligeable. On fera plus tard les comptes au sein de l’Afra pour évaluer le coût de cette crise.
VRT : Disposez-vous de masques pour les personnels ?
F. T. : Avec l’appui du ministère, nous avons obtenu une liste de fournisseurs. L’Afra a centralisé les demandes auprès de ses adhérents et passé deux grosses commandes représentant au total 470 000 masques. Cela nous permet d’avoir des délais réduits et des prix plus raisonnables.
VRT : Comment envisagez-vous la reprise ?
F. T. : Le secteur avait déjà été fragilisé avec la dernière grève. La crise va aussi avoir des conséquences lourdes.
De plus, avant que tout reparte vraiment, il faudra organiser tout le processus de réouvertures des lignes ferroviaires puisque certaines ont été fermées. Cela prendra du temps. La reprise, qui devrait se faire progressivement, sera compliquée pour tout le monde. Déjà, en 2019, les entreprises ferroviaires de fret du secteur privé avaient enregistré 67 millions d’euros de pertes.
Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt