Les matériaux composites ont envahi notre environnement. Ils ne sont plus seulement réservés aux produits de très haute technologie. Les véhicules de transport de personnes notamment les emploient abondamment Le salon Jec Composites qui s’est tenu les 13, 14 et 15 avril à Paris, porte de Versailles, a une fois encore tenu ses promesses et même dépassé ses ambitions les plus optimistes. Cette 45e session marque en effet un bond en avant des composites. Le salon et le programme de conférences, tous les deux centrés sur l’innovation, ont fait le plein avec une croissance à deux chiffres du nombre d’exposants, d’auditeurs et de visiteurs. Le constat est le même pour d’autres programmes comme les rencontres préorganisées, les espaces de présentations techniques, le lancement de livres… Plus de 1 000 marques exposantes se répartissaient sur les 46 500 m² des huit halls. Quelque 27 500 visiteurs d’une centaine de nationalités – avec une forte progression pour ceux d’Amérique du Nord (+33%), d’Europe (+35%) et d’Asie (+34%) – sont venus découvrir les nouveautés ou, pour plus de 2 000 d’entre eux, suivre un ou plusieurs des 12 forums et conférences animés par des spécialistes internationaux au cours de ces trois journées. L’automatisation des procédés a été la thématique principale de cette session 2010 et justifie les 20 % de hausse de présence des sociétés sur ce segment. « Jec Composites Show 2010 en est la vitrine. De plus en plus de sociétés font le choix d’exposer uniquement au salon Jec afin de créer une très grande plateforme capable de démontrer aux utilisateurs l’envergure et la capacité d’une telle industrie », explique Frédérique Mutel, présidente-directrice générale du groupe Jec, société dédiée à la promotion internationale des composites qui représente aujourd’hui un réseau de plus de 250 000 professionnels dans le monde. « Jec est, selon moi, le plus important salon international du secteur, le plus vaste et probablement le plus intéressant », confirme Claude Chouet, directeur commercial chez Matrasur, leader français dans l’industrialisation des ateliers composites par robotisation. Selon Frédérique Mutel, 2010 marque le début d’une nouvelle ère pour les composites. « Le secteur s’est structuré tout au long de la chaîne de valeur. Le périmètre de base constitué des sociétés pionnières s’est progressivement concentré. Sur le segment des matières premières, nous avons vu se constituer des ensembles qui consacrent d’importants budgets de recherche et développement aux nouvelles matières : résines thermoplastiques, fibres carbone et verre de nouvelle génération, renforts naturels issus du végétal… » Le mode de production est lui aussi en complète mutation. Les sociétés industrialisent largement la fabrication de pièces composites avec des technologies de plus en plus automatisées. L’Europe et les Etats-Unis connaissent par exemple un taux d’automatisation qui atteint aujourd’hui 84 %, contre 69 % pour l’Asie. Les exigences environnementales et énergétiques, la recherche de matériaux toujours plus légers et plus résistants favorisent l’émergence des composites qui se retrouvent dans de multiples domaines. L’aéronautique, l’automobile, la marine, la construction, notamment le génie civil et les infrastructures, les transports en commun dans les bus, les rames de tramways, les trains… Cette technologie permet aussi d’innover et de mener des recherches dans le domaine des prototypes d’engins de transport des personnes. Le secteur des composites génère aujourd’hui un chiffre d’affaires de 60 milliards d’euros. Avec une croissance annuelle mondiale de 5 %, en 2015, il pourrait atteindre 80 milliards d’euros.
Michel BARBERON
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt