Les syndicats de la SNCF face à la réforme des retraites
Alors que le texte réformant les retraites arrive aujourd’hui en commission mixte paritaire, coïncidant avec une nouvelle journée de mobilisation, Ville, Rail & Transports a demandé aux quatre organisations syndicales représentatives de la SNCF de tirer un premier bilan de ce conflit et, au-delà, d’évaluer quelles répercussions il pourrait avoir.
Ville, Rail & Transports : Quel bilan tirez-vous du conflit actuel ?
Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots : Les sondages indiquent que les citoyens sont hostiles à la réforme malgré l’argumentation du gouvernement. Ils sont favorables à un retour à 60 ans de l’âge de départ, ils soutiennent les grèves, et très souvent ils placent leur choix dans le prolongement d’une analyse sur leurs difficultés au travail. Emmanuel Macron a perdu la bataille de l’opinion publique. Les différentes dates de mobilisation ont montré un ancrage revendicatif réel dans le pays, notamment dans les petites villes. Les journées de grève ont été très fortes. Elles dépassent largement les secteurs mobilisés traditionnellement. C’est donc un très bon bilan pour cette première phase.
Pour autant, nous mesurons que ce gouvernement n’a aucune considération pour l’avis des citoyens et qu’il passe sa réforme en force. La seconde phase consiste donc à assumer ce rapport de force, par la grève et sa reconduction.
Fabien Villedieu, délégué syndical Sud Rail : Je n’aime pas trop tirer un bilan alors que le conflit n’est pas terminé. Bien sûr, on peut dire que le mouvement n’est pas assez suivi, que le taux de grévistes n’est pas assez élevé. Mais, à la SNCF, on est dans un mouvement reconductible, ce qui est déjà bien.
Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT Cheminots : Nous retenons d’un côté, le caractère massif de l’opposition contre ce mauvais projet, le soutien populaire extrêmement fort au mouvement de lutte, la détermination et l’engagement des cheminots. De l’autre, l’entêtement dramatique du gouvernement et les conséquences sociales, économiques et démocratiques que cela entraînera s’il parvient à passer la réforme sans écouter les salariés. Cet aveuglement est un appel à la radicalisation. Emmanuel Macron n’a pas été élu en 2022 pour mener une réforme aussi injuste avec des arguments mensongers, mais pour barrer la route à l’extrême droite.
Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa Ferroviaire : Il est encore trop
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