Les TER GV peinent à se faire une place dans le système ferroviaire français
La SNCF propose aux régions qui souhaiteraient racheter d?anciens TGV, de prendre pour base le prix de rames Duplex neuves Le TER GV, c’est bien connu, tout le monde est pour. RFF se dit en faveur de ces TER à grande vitesse, mais il leur fera payer le même prix de péage que les autres TGV. La SNCF est pour également, mais uniquement dans les interstices de capacité du réseau laissés vacants par les trains à longue distance, et à la condition que ces TER GV ne fassent pas d’ombre aux trains nationaux opérés en propre par la SNCF. « Il faut faire attention à la concurrence du service TER GV envisagé par les régions avec le TGV, qui n’est pas subventionné. Nous regardons l’impact sur nos grandes lignes. Entre Lyon et Marseille, il serait considérable ! Et sur Mulhouse – Besançon – Dijon, on risque de mettre par terre l’équilibre du TGV Rhin-Rhône ! », a expliqué lors du colloque sur les TER GV organisé par l’association Villes et régions européennes à grande vitesse (VREGV) Michel Lebœuf, chargé de la prospective à la SNCF, cité par l’AFP. Quant aux régions qui souhaiteraient racheter d’anciennes rames de TGV en service depuis 1993, leur propriétaire, la SNCF, leur propose – sans rire – de le faire en prenant pour base le prix des rames Duplex neuves qu’elle doit acheter pour renouveler son parc. Malgré son succès populaire dans le Nord-Pas-de-Calais, le TER GV, ce « chaînon manquant entre TER et TGV » – selon l’expression de Bernard Soulage, président de l’association VREGV – dont rêvent les régions traversées par des lignes à grande vitesse, n’est pas facile à mettre en place. Deux régions sont plus avancées que les autres dans cette démarche. La Franche-Comté aimerait profiter de la future LGV Rhin-Rhône pour relier à grande vitesse les agglomérations de Chalon-sur-Saône, Dijon, Besançon, Belfort-Montbéliard, Mulhouse et Bâle. La région Rhône-Alpes aimerait mettre en place pour décembre 2013 un TER GV sur la liaison sillon alpin – Midi depuis Annecy, Chambéry, Grenoble et Valence, jusqu’à Marseille et Montpellier. Et si les régions s’inspiraient de l’exemple britannique ? Dans le Kent, les territoires qui participaient au financement de la ligne High Speed One s’étaient assurés qu’en contrepartie un service à grande vitesse régional à grande échelle serait mis en place sur la LGV. Il débute ce 13 décembre.
Guillaume LEBORGNE
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt