Ligne 1 RATP : grosse frayeur mais le système de sécurité automatique a assuré
18 Sep 2019
Ile-de-France , Paris , RATP , Siemens , CBTC , Métro automatique
© Patrick Laval
Mis à jour le 24 septembre 2019
21h35, mardi 17 septembre, ligne 1 de la RATP, 100% automatisée : un énorme bruit suivi d’étincelles surviennent à la station Palais Royal. A l’origine de l’incident : « une disjonction d’intensité« , explique la RATP. Autrement dit, il y a trop de courant sur la ligne et l’alimentation électrique disjoncte. « Ce n’est pas exceptionnel, c’est impressionnant mais c’est sans risque pour le voyageur », tempère le transporteur. Problème, l’incident entraîne une réaction en chaîne.
Il provoque tout d’abord une avarie matériel sur une rame à la station Concorde. Elle est évacuée et pour réorganiser le trafic sur la ligne, les régulateurs du poste de contrôle centralisé (PCC) prennent la main « afin que le service se poursuive », indique la RATP dans ses explications.
Erreur humaine
21h50, le service se poursuit certes, mais une rame avec des voyageurs à bord se lance dans une course folle et omet de marquer l’arrêt à trois stations consécutives : Concorde, Champs-Elysées-Clémenceau, Franklin D. Rossevelt. « Une mauvaise programmation », résume la Régie. Comprendre, une erreur de programmation d’origine humaine.
La ligne 1 est entièrement automatisée depuis fin 2012 et le système de sécurité automatique a heureusement parfaitement joué son rôle, évitant une collision : « Il a détecté l’anomalie [le métro en roue libre] et l’arrêt de la rame s’est fait en toute sécurité en amont de la station Georges-V, où une autre rame stationnait », explique la RATP. Pour comprendre, le système de contrôle-commande (communication based train control – CBTC) dont est équipée la ligne 1 (comme la 14) contrôle le trafic grâce à une communication continue entre les rames et un ordinateur central chargé de gérer tous les métros sur la ligne. Objectif, augmenter le débit en réduisant l’intervalle de temps entre deux trains aux heures de pointe jusqu’à 85 secondes, et fluidifier le trafic avec des trains qui arrivent en stations de manière régulière.
Mardi soir, le CBTC « a parfaitement fonctionné », se félicite la RATP, et la rame lancée à 50 km/h a fini par s’arrêter à la station Georges-V, s’immobilisant à quelques mètres de celle en stationnement. Une enquête interne est tout de même en cours concernant la « mauvaise programmation ». Selon nos informations, l’agent chargé de la régulation au PCC se serait trompé de rame : au lieu de donner l’ordre à la rame défectueuse de filer sans voyageur et sans arrêt vers le terminus (en « haut le pied » dans le jargon ferroviaire), il a envoyé cet ordre au métro rempli de voyageurs ! Qui ont tiré en vain le signal d’alarme…