Ligne 14. Et à la fin, c’est Siemens qui gagne
La RATP a retenu Siemens pour le renouvellement et l’extension du système d’automatisation de l’exploitation des trains (SAET) de la ligne 14. En 2024, selon le calendrier arrêté par le gouvernement le 22 février, la ligne 14 sera terminée. Elle formera la colonne vertébrale du Grand Paris Express. Longue aujourd’hui de près de 9 km, elle aura alors été prolongée de 8 km au nord, de Saint-Lazare à Saint-Denis-Pleyel, et de 14 km au sud, d’Olympiades à l’aéroport Orly. Elle pourra transporter 40 000 passagers par heure et par sens, contre 30 000 aujourd’hui. Et sera la ligne la plus fréquentée du métro parisien.
Le contrat passé par la RATP comprend à la fois le SAET, basé sur la technologie CBTC sans conducteur (communication based train control) et une option pour des prestations de maintenance sur la durée de vie du système. Siemens va renouveler le SAET existant et le poste de commande et contrôle centralisé (PCC), créer un PCC de repli mutualisé avec un outil de formation pour les exploitants, et équiper les premiers 35 trains MP14 commandés à Alstom pour la ligne à l’occasion de son premier prolongement au nord, jusqu’à Mairie-de-Saint-Ouen. (Précisons que le premier MP14 doit entrer en service sur la ligne 14 en 2019, après une phase d’essais fin 2018). Siemens va aussi installer le SAET sur les prolongements nord et sud, et sur les 37 trains MP14 supplémentaires prévus pour équiper la ligne complète. Les prestations de Siemens seront réalisées depuis Châtillon, son centre de compétence mondial pour les automatismes sans conducteur. Le montant du contrat n’a pas été communiqué.
La ligne 14 est équipée depuis ses débuts, en 1998, d’automatismes de Siemens (alors Matra Transport). La RATP a choisi le même industriel pour l’automatisation de la ligne 1 (effective depuis 2012) et pour celle de la 4 (à l’occasion de son prolongement jusqu’à Bagneux, en cours de réalisation, aux dernières nouvelles annoncé pour la mi 2021).
Selon le groupe allemand, en continuant à « déployer le CBTC de Siemens [sur la ligne 14], la RATP garantit le maintien des performances d’exploitation, avec un train de huit voitures toutes les 85 secondes ». Pour Eric Cazeaux, CEO de Siemens Mobility France, « remplacer un système sans conducteur par un nouveau système sans conducteur, sans interruption de service, sera une première mondiale. » Et ce contrat est pour lui « une fantastique référence qui nous positionne idéalement pour les appels d’offres en cours et à venir dans le monde ».
F. D.
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt