Malgré le déconfinement, les trains de nuit sont restés au garage. Cinq associations (le collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes, Oui au train de nuit, REN pour l’étoile ferroviaire de Breil-sur-Roya, UTPP et ADGAPP) se sont mobilisées pour interpeller par courrier Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’État aux Transports au sujet de l’interruption de la circulation des trains de nuit sur les relations Paris – Briançon et Paris – Rodez/Portbou.
« Ces trains sont affichés complets tous les jours, quel que soit le sens, ce qui pénalise non seulement les habitants des territoires concernés pour qui les trains de nuit sont des Trains d’Équilibre du Territoire, mais également l’économie locale, privée des familles vacancières dépendantes de ce moyen de transport », indiquent les cinq associations dans leur lettre.
Un traitement inégalitaire
Pour ce qui est de la région Sud-Paca, la raison invoquée par la direction régionale de la SNCF, dans un communiqué daté du 9 mai, est que « la circulation du train de nuit Paris – Briançon n’est pour le moment pas possible en raison de la difficulté à adapter les couchettes aux mesures de distanciation ». On peut se demander quelles sont ces « difficultés » : ne serait-il pas possible de limiter le nombre de voyageurs seuls à une personne par compartiment, tout en autorisant les voyageurs ayant passé le confinement ensemble (familles, en particulier) à partager le même compartiment ? Quoi qu’il en soit, la question ne semble pas se poser pour les autres modes de transport et c’est pourquoi il s’agit, pour les cinq associations, d’une « discrimination injustifiée » : « les mesures de distanciation et hygiène [ne sont] pas plus difficile à appliquer dans un train de nuit que dans un TGV, un TER, ou dans les bus de nuit Paris – Oulx, ou Paris – Toulouse, qui eux sont déjà en vente pour toutes les nuits de cet été, sans parler du transport aérien ».
Au passage, les associations dénoncent également la situation antérieure à la crise sanitaire actuelle : « Les trains de nuit souffrent régulièrement de dysfonctionnements et de discrimination par rapport à d’autres modes de transports, ce que nos collectifs dénoncent depuis plusieurs années. En particulier, la sortie tardive à la réservation porte un lourd préjudice aux trains de nuit. »
Par conséquent, le collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes, Oui au train de nuit, REN pour l’étoile ferroviaire de Breil-sur-Roya, UTPP et ADGAPP demandent un rétablissement « urgent » de la réservation des trains de nuit, « afin de préserver l’équité pour les territoires, entre les modes de transports, et pour sauvegarder une partie de l’économie touristique de la saison estivale ».
Au moment de la mise en ligne de cet article, le collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes n’a « à ce jour pas reçu de réponse, si ce n’est l’information que notre courrier a bien été transmis à la préfecture ».
P. L.
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