La Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) s’élève vigoureusement dans un communiqué publié ce mardi contre le service annuel 2019 de la SNCF qui prend effetle 9 décembre prochain. Pour la Fnaut, « SNCF Mobilités accélère la concentration de l’offre TGV au détriment de la desserte des territoires ».
Plusieurs relations TGV se dégradent : « la fréquence des dessertes de certaines villes moyennes est fortement abaissée, y compris sur des axes radiaux (Paris – Chambéry/Annecy) ; des liaisons TGV province – province sont réduites, ont disparu ou disparaissent encore, en particulier Lorraine (Metz/Nancy) – Méditerranée (Nice/Montpellier-Toulouse) et Strasbourg – Lyon-– Marseille par le Revermont (Lons-le-Saunier). » Exemple frappant de cette dégradation : « Le premier TGV Strasbourg – Lyon arrive dorénavant à Lyon à 12h56 au lieu de 10h02 ! »
Le gouvernement s’étant engagé au « maintien de la desserte des 230 gares TGV », la Fnaut lui demande « d’imposer immédiatement à SNCF Mobilités le maintien de la relation TGV Strasbourg – Marseille par le Revermont et une meilleure répartition des circulations dans la journée , de retravailler les propositions faites pour maintenir des dessertes TGV de qualité entre la Lorraine et la Méditerranée ». Elle demande également que soient définies « au plus tôt les dessertes dites d’aménagement du territoire dans le cadre du schéma national des services de transport prévu par la loi de 2014 et qui n’est toujours pas publié. »
Aux yeux de la SNCF, ce sont avant tout les travaux programmés en 2019 qui obligent à revoir les circulations. Le chantier mené à partir de l’an prochain en gare de Lyon-Part-Dieu est particulièrement important. Il vise à créer une voie supplémentaire et à passer à 12 voies afin de réduire les retards. Mais, d’ici là, il va entraîner une réduction de 20 % de la capacité d’accueil. D’où des suppressions de circulations entre Paris – Grenoble, Paris – Chambéry – Annecy, Lyon – Valence ou Lyon – Nice. Rappelons aussi que les TGV Annecy – Marseille ont circulé le 4 novembre pour la dernière fois.
Mais les associations d’usagers critiquent les choix des lignes sacrifiées. La priorité semble aller de plus en plus clairement aux liaisons directes entre Paris et les grandes métropoles régionales, où la demande est forte permettant des tarifications élevées. « Les travaux sont une explication commode. Quand on supprime une desserte sur l’Est, alors qu’il n’y en a qu’une par jour, c’est beaucoup plus grave que si l’on supprime une desserte sur Paris – Lyon, où il y en a 18 », estime Bruno Gazeau, le président de la Fnaut.
Pour la Fnaut, la logique de la SNCF est exclusivement comptable. « On ne s’occupe que de remplir les trains et sur les lignes les plus rentables. Il n’y a pas de Ouigo par exemple, sur les transversales, il n’y en a que pour les Parisiens… »,commente encore Bruno Gazeau.
M.-H. P.
A lire dans le prochain numéro de VR&T : Nouveaux horaires 2019 : le début du grand ménage ?