Grand Paris : Edouard Philippe en déminage à Champigny
On attendait des décisions imminentes sur le métro du Grand Paris, à la suite de l’explosion des coûts, de la mission confiée au préfet d’Ile-de-France, Michel Cadot, et du récent rapport de la Cour des comptes. Le Premier ministre a préféré face à la fronde attendue des élus ouvrir une période de concertation. Un peu la méthode Notre-Dame-des-Landes. On se rend sur le site, pour témoigner de l’attention portée au sujet, on concerte et, si possible, on dénoue dans la foulée. Edouard Philippe s’est donc rendu ce mardi à 13 heures, accompagné d’Elisabeth Borne, sur le site le plus emblématique du chantier du Grand Paris Express, à Champigny, où le premier tunnelier de la ligne 15 doit descendre dans son puits le 3 février. « Il est hors de question de ne pas faire ce projet » a réaffirmé le chef du gouvernement. En ajoutant, selon l’AFP : « mais notre objectif c’est de poser des bases solides sur la façon dont ce projet va être mené à son terme. »
Auparavant, le Premier ministre a reçu, ce matin, Valérie Pécresse, présidente de la région, Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, et Jean-Yves Le Bouillonnec, président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris. Il devrait commencer à recevoir d’autres élus d’Ile-de-France cette semaine, et n’a pas souhaité dire combien de temps la concertation qui venait de s’ouvrir allait durer ».
Les termes du problème sont connus. Il faut sortir d’une estimation du coût du métro, faite d’abord à la louche, et très politique, pour reconnaître enfin la vérité des prix. S’agissant des dates de mise en service, la problématique est la même. Les échéances fixées ont été très « volontaristes ». La réalité du chantier s’impose. Il faut atterrir. On semble s’acheminer vers une double échéance : sécuriser tout ce qui peut l’être pour 2014, date des jeux Olympiques, ce qui déjà n’est pas si simple, la plupart des promesses du dossier de candidature étant intenables. Et reporter le reste du réseau à des échéances plus lointaines.
On a promis monts et merveilles aux élus franciliens. Il faut déchanter… Difficile, pour ceux qui ont mis tant d’espoirs dans le métro. Par exemple les élus de la ligne 16. Les maires de Sevran, Livry-Gargan, Clichy-sous-Bois, Montfermeil, Chelles, et Noisy-le-Grand ont dans un courrier adressé lundi à Emmanuel Macron protesté contre un report de la ligne 16.
Le contexte est d’autant plus difficile que le président de la République, parallèlement, s’apprête à prendre des décisions radicales sur l’organisation de la métropole du Grand Paris. Patrick Ollier, en présentant ses vœux lundi, a manifesté sa confiance dans l’avenir de la Métropole qu’il préside… sur un ton qui trahissait pourtant une certaine inquiétude. Pour sa part Christian Favier, le président du Val-de-Marne, vient d’annoncer la fermeture de tous les services départementaux, le 7 février. Pour protester contre la suppression attendue des trois départements de petite couronne.
F. D.
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt