Rungis double ses capacités ferroviaires
01 Juin 2010
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Mis à jour le 21 mai 2019
Le Marché international de Rungis, dispose désormais d?un nouveau terminal ferroviaire qui doit lui permettre d?engager une dynamique de diversification des modes d?acheminement des fruits et légumes Le marché international de Rungis, qui se présente comme le plus grand marché du monde, vient de se doter d’un nouveau terminal ferroviaire. Il devait être inauguré le 11 mai, mais la fête a été annulée en raison d’un appel à manifester de la CGT Cheminots de Paris-Rive-Gauche pour défendre le fret ferroviaire.
Le nouveau site qui vient d’être mis en service devrait justement contribuer à améliorer la part ferroviaire des acheminements, en forte baisse ces dernières années. Lorsqu’il a ouvert ses portes en 1969, le marché de Rungis disposait d’un terminal ferroviaire comprenant sept quais. Ce terminal était conçu pour l’acheminement de wagons isolés vers des entrepôts embranchés. Mais, avec le temps, le mode routier a pris de plus en plus d’importance, assurant les livraisons terminales. Résultat, aujourd’hui les camions acheminent ici 75 % des produits alimentaires.
Les trains, eux, desservent l’axe Paris – Perpignan. Chaque jour, l’équivalent de 70 semi-remorques arrive au terminal ferroviaire de Rungis. La moitié des arrivages est destinée aux grossistes, l’autre moitié aux GMS (grandes et moyennes surfaces) d’Ile-de-France. Les nouvelles installations ferroviaires permettent désormais de doubler les capacités de traitement grâce au transbordement de trains entiers : elles peuvent accueillir jusqu’à 400 000 tonnes de fruits et légumes contre 200 000 seulement jusqu’alors.
« Aucun autre marché de gros ne dispose d’une telle installation en Europe », se félicitent ses promoteurs. En plus des gains de productivité réalisés, la société gestionnaire du Marché international de Rungis (la Semmaris) souhaite ainsi diversifier les modes d’approvisionnement et sécuriser les arrivages. Les récentes perturbations aériennes dues aux cendres volcaniques venues d’Islande la confortent dans cette stratégie. « Le ferroviaire vient en complément des transports routiers et aériens », souligne-t-elle en rappelant que le terminal ferroviaire proche de l’aéroport d’Orly « garantit les flux internationaux sud-nord, mais également la logistique de proximité et notamment celle de centre-ville ».
Le nouveau terminal a été mis en place progressivement. Un premier quai est entré en service il y a tout juste un an, puis le second (situé à 50 mètres de distance du premier) a été ouvert en août 2009. L’électrification des voies a ensuite été réalisée.
Le projet, d’un coût total de 19 millions d’euros, a été décidé en 2006 et financé par l’Île-de-France à hauteur de 6,65 millions d’euros, le conseil général du Val-de-Marne (6,25 millions), la SNCF (3,05 millions) et la Semmaris (3,05 millions). Reste à savoir si les chargeurs vont eux aussi faire le pari du rail. Utilisé à plein régime, le nouvel équipement doit permettre de retirer des routes quelque 10 000 poids lourds chaque année.
Marie-Hélène POINGT