SNCF – 3 000 agents de plus mobilisés pour surveiller le réseau
28 Juin 2019
© SNCF Reseau/CAPA Pictures/Christophe Petit Tesson
Mis à jour le 14 octobre 2019
Vendredi 28 juin à 17 h, selon le service de presse de la SNCF, seule la ligne Narbonne – Montauban faisait l’objet d’une limitation temporaire de vitesse (LTV) de 160 à 120 km/h ce qui se traduisait par des retards allant de 30 à 45 minutes. Pas tout à fait la seule, sans doute, puisque Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau, employait pour sa part le pluriel et disait les LTV « relativement limitées ». Mais sans doute la seule significative. Et, sur le réseau à grande vitesse
Dans la nuit de jeudi à vendredi, entre Toulouse et Montauban, un transformateur a brûlé pour une raison encore inconnue mais vraisemblablement liée à la canicule. Il devait être « restitué » ce vendredi à 18 h au lieu de 22 h prévues. En attendant, pendant plusieurs heures, un train sur deux circulait dans chaque sens entre les deux villes.
Le seul incident vraiment très sérieux a concerné un intercité Paris – Clermont-Ferrand. Le train, qui devait partir jeudi à 17h57, n’a pu partir qu’avec près de trois heures de retard du fait d’une tentative de suicide sur la voie. Puis, au moment de passer, après 22h, à Montargis, de la section en 1,5 kV continu à la section en 25 kV alternatif, s’est produit « un surincident », selon Patrick Jeantet. « Une mauvaise manip du conducteur », qui a baissé le pantographe un peu trop tard — ce qui serait en temps ordinaire resté sans conséquence —, du fait de la chaleur et de la dilatation des fils, a arraché la caténaire . Le temps d’organiser le transbordement, le train est resté en rade pendant six heures, avec à bord des voyageurs « sans clim, sans eau ni toilettes » résume Le Parisien. Arrivée à 9h30 à Clermont-Ferrand, avec 12 heures de retard.
Pour assurer le mieux possible la circulation des trains, souligne Patrick Jeantet, plus de 3000 agents de SNCF Réseau, en plus de l’effectif habituel, sont mobilisés. Tournées au bord des voies, pour surveiller la dilatation de rails montés à 55°. Ou « Hot line » interne mettant à disposition du Centre national des opérations, gare de l’Est, des experts en voies et des experts en caténaires.
« Notre réseau ferroviaire n’a pas été conçu dans la perspective de telles températures. Dans ces conditions, le réseau ferré est fragile », a déclaré Elisabeth Borne sur Public Sénat. Malgré les difficultés, il a l’air de tenir à peu près le coup. Pour l’adapter au réchauffement, Patrick Jeantet indique qu’un groupe de travail « commence à réfléchir sur le moyen terme et le long terme ». Il va peut-être falloir réfléchir vite .
Rappelons en attendant, que, pour permettre aux voyageurs les plus fragiles de repousser leur voyage, en évitant tout particulièrement les départements classés zone rouge (Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault, Vaucluse) la SNCF offre à ses clients la possibilité de changer les billets sans frais, depuis jeudi et jusqu’à dimanche. Pour le 1er week-end de départs en vacances, 1,2 million de voyageurs ont prévu de prendre le train. Entre trois et quatre millions sont attendus le week-end suivant. Par temps plus frais.
F.D