Lancée par une trentaine d’artistes et d’intellectuels sur la plateforme en ligne Leetchi, le 23 mars en solidarité avec les cheminots grévistes, la cagnotte a dépassé 1,16 million d’euros récoltés auprès de quelque 30 000 donateurs. Elle est en train d’être redistribuée par l’association « Solidarité cheminots grévistes 2018 », spécialement créée pour gérer les fonds.
Des responsables des quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT Cheminots, Unsa-ferroviaire, SUD-Rail et CFDT Cheminots) siègent au bureau de l’association. La cagnotte devait initialement être redistribuée aux fédérations de la SNCF proportionnellement à leur représentativité. « Après discussions avec les syndicats, la formule de l’association est apparue comme la meilleure solution », a expliqué à l’AFP le sociologue à l’origine de la cagnotte, Jean-Marc Salmon. « L’association permet aussi de prévenir une différence de traitement et des inégalités avec les non-syndiqués. » La cagnotte de solidarité « s’adresse aux cheminots qui étaient en grève sur les préavis de deux jours sur cinq définis par l’intersyndicale », indique la CGT dans une lettre d’information à ses adhérents. Pour en bénéficier, il faut « avoir réalisé au minimum quatre jours de grève pleins sur l’ensemble du mouvement », précise-t-il. D’autres critères, notamment sociaux, sont pris en compte pour calculer l’indemnisation en fonction du nombre de jours de grève, des besoins des gens, de la composition de la famille. Les dossiers devraient être examinés au cas par cas. Pour toucher une indemnisation, tous les cheminots doivent remplir un dossier dans lequel figure le nombre de jours de grève qui ont été retenus et fournir leurs fiches de paie.
Pour les dossiers retenus, un remboursement fixé « sur la base de 20 euros par jour de grève » sera effectué « directement sur les comptes bancaires des grévistes », explique un tract de l’Unsa. L’intégralité de la cagnotte sera « reversée aux grévistes au fur et à mesure » et « jusqu’à épuisement », est-il également précisé.