Le Sytral et la Métropole de Lyon, associant plusieurs communes, ont lancé le 4 mars la concertation à grande échelle (prévue jusqu’au 6 mai) permettant au public de donner son avis sur le projet de futur métro E. Cette 5ème ligne du réseau, la première dans le secteur du sud-ouest lyonnais, devrait voir le jour en 2030. Sa principale caractéristique est topographique : il s’agit de relier le centre-ville de Lyon au futur pôle mutlimodal-terminus d’Alaï via le plateau de Saint-Just sur la colline de Fourvière avec, à la clé, une pente de 12% à franchir.
La contribution du public est attendue principalement sur deux points. D’une part, sur le choix du tracé parmi les deux scénarios retenus sur une douzaine possibles. L’un prévoit une infrastructure en tunnel de 6,6 km au départ de l’Hôtel de Ville de Lyon (nord presqu’île) avec 6 ou 7 stations pour une fréquentation estimée entre 45 000 et 60 000 voyageurs/jour. L’autre compte 6 km depuis la place Bellecour avec 5 ou 6 stations pour une fréquentation comprise entre 50 000 et 70 000 voyageurs/jour. Dans les deux cas, la durée du trajet est de moins de 10 minutes via les 2ème et 5ème arrondissements de Lyon et les communes de Tassin la Demi-Lune et Francheville. D’autre part, la consultation porte sur les zones d’implantation des stations à mi-trajet (Trion ou Saint-Irénée) et avant d’arriver à la gare d’Alaï (une ou deux stations à définir parmi trois possibles).
Perçue comme tirée du chapeau par Gérard Collomb lors des élections municipales de 2014, la nouvelle ligne n’apparaissait pas justifiée selon ses détracteurs. Aujourd’hui, Fouzyia Bouzerda, présidente du Sytral, estime que les prévisions de fréquentation de la ligne E sont équivalentes à celles de la ligne D à ses débuts. Le métro E répond au fort développement urbain et démographique d’un secteur à fort relief avec une voirie contrainte et une congestion automobile aux heures de pointe. Le taux de motorisation y atteint 44% de véhicules particuliers contre 26% sur Lyon-Villeurbanne. Le métro E prévoit un investissement d’ 1,2 milliard d’euros environ sur deux mandats et une économie de 8200 tonnes CO2/jour. Après le vote du projet du métro E dans le plan de mandat 2021-2016, le chantier sera réalisé entre 2025 et 2030.
Claude Ferrero