Une offre multimédia pour « buller » en TGV
D’après les études menées auprès de la clientèle TGV, le voyage est considéré comme « une bulle dans laquelle on a du temps pour soi », résume Béatrice Chavanel, directrice du programme Internet à bord des trains. L’idée de la box TGV est donc de l’occuper intelligemment. Depuis le 1er décembre, et progressivement jusqu’en janvier, les 52 rames du TGV Est proposent aux voyageurs des 1re et 2de classes munis d’un ordinateur portable de se connecter à l’Internet en Wifi et d’accéder à une centaine de contenus multimédias. Après près de trois ans de recherche et développement et quelques mois de tests en 2008, et aussi un investissement de quelque 40 millions d’euros, dont la moitié pour l’équipement technique des TGV (350 000 euros par rame), la SNCF se lance dans cette aventure à pas feutrés. « Nous avons besoin de cette expérimentation afin de mesurer l’appétit des clients », reconnaît Barbara Dalibard, directrice de la branche SNCF Voyages.
Le choix du TGV Est est celui du pragmatisme : c’est la seule ligne à disposer d’un parc matériel 100 % dédié et qui est fréquentée par une clientèle extrêmement hétérogène. Ainsi, pas de mauvaise surprise, tous les trains proposeront l’offre multimédia et le bouquet de services à la fois à la clientèle professionnelle (actualités, cours de langue…) et à la clientèle familiale et loisirs (jeux pour les enfants, cours de cuisine, films, concerts…). Le portail propose aussi la géolocalisation et le suivi temps réel du trajet, offrant au passage des infos touristiques, la météo, l’horoscope… pour des prix variant de 0,49 à 5,49 euros. Le surf est lui facturé 4,99 l’heure et 9,99 le trajet, payable via un portefeuille virtuel qui se recharge par CB ou carte prépayée de 5 ou 10 euros vendues à la voiture-bar et dans les Relay.
Avec un débit moyen par rame de 2 Mbit/s (descendant) et 512 kbit/s (montant), « c’est suffisant pour assurer la connexion à 20 % des voyageurs, alors que les études de marché indiquent qu’ils sont 10 à 15 % à être intéressés », précise Barbara Dalibard. Le bilan est prévu en septembre 2011, qui permettra de pérenniser ou non le service, voire de l’étendre au reste du réseau TGV. Les partenaires du projet – Orange Business Services pour l’ensemble, Capgemini pour les solutions logicielles et Alstom Transport pour les équipements Wifi et serveurs embarqués – ont opté pour une solution hybride, satellitaire et Wifi. Lorsque la visibilité du satellite est absente, c’est le Wifi qui prend le relais, notamment en gare.
Comme dans les Thalys depuis mai 2008, les 12 millions de voyageurs annuels de la ligne pourront surfer ou se divertir à 320 km/h, sauf dans le tunnel des Vosges, et jusqu’en Allemagne, en Suisse et au Luxembourg. Une prouesse technologique a priori fiable… Cependant, le jour de l’avant-première, l’affluence de testeurs combinée aux chutes de neige ont donné beaucoup de fil à retordre au système…
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt