ECR supprime 300 postes, mais 120 de ses conducteurs intéressent la SNCF
« Euro Cargo Rail est en difficulté », reconnaît Gottfried Eymer, qui a succédé en juillet à Alain Thauvette à la tête de la première entreprise privée de fret ferroviaire en France. Malgré ce rang, qui donne à la filiale française de DB Cargo la deuxième part de marché en France (18 %) derrière Fret SNCF, ECR est sur le point de clore un troisième exercice consécutif par des pertes. La rentabilité d’ECR a continué de se détériorer en 2016, dans un contexte marqué par une compétitivité accrue de la route, alors que le réseau ferré français se caractérise par des péages en hausse pour une qualité de service en baisse. Ceci alors que des marchés ont été perdus, en particulier dans le Grand ouest, par cette entreprise présente en France depuis 2005, à l’origine comme filiale de l’entreprise britannique EWS. Ainsi, alors que l’objectif 2016 pour ECR était de 220 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce dernier atteindra finalement 180 millions d’euros. Les pertes se chiffrent aujourd’hui à 25 millions d’euros, contre 13 millions d’euros en 2015 et 25 millions d’euros en 2014.
Face à une telle situation, la direction de l’entreprise cherche à adapter cette dernière aux réductions d’activité, voire à des désengagements purs et simples sur certains trafics (au profit de Colas Rail ou d’Europorte) tout en s’attaquant aux problèmes de qualité ou d’organisation en son sein même. C’est pour présenter cette stratégie « visant à retrouver une stabilité pour assurer la viabilité de l’entreprise et permettre à terme sa croissance durable sur le marché français et les corridors européens » qu’ECR a organisé le 8 décembre une première réunion d’information des représentants du personnel, « en vue d’une consultation ultérieure sur le projet de réorganisation et ses impacts sur l’emploi ».
Pour les salariés de l’entreprise, cette stratégie se traduira par la suppression de 300 postes, sous réserve d’une validation préalable des élus du CE et du CHSCT. Si ECR assure que ses dirigeants « seront attentifs à assurer un dialogue transparent et constructif », le coup est rude et concerne plus du quart des quelque 1 150 salariés de l’entreprise. La moitié des suppressions de postes, soit environ 150, concernent les conducteurs, contre 70 agents de manœuvre (AFR) et 80 postes « support ».
Géographiquement, les suppressions de postes sont inégalement réparties, du fait de la nouvelle stratégie d’ECR, visant à se concentrer sur des trafics rentables, durables, « importants pour DB Cargo à l’international » ou donnant de la
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Publié le 27/11/2024 - Hervé Deiss