Monoprix inaugure son nouvel entrepôt robotisé « zéro carbone »
18 Oct 2021
© @YannGoubin
Mis à jour le 25 octobre 2021
Prologis, une entreprise spécialisée dans la construction et la gestion d’entrepôt logistique, vient de livrer un nouveau bâtiment pour Monoprix, dans le sud de Paris. Avec ce site de 100 000 m2, l’entreprise vise le « zéro carbone » en agissant tout au long de la vie de l’entrepôt de sa conception à son exploitation sur 50 ans.
Réduire son empreinte carbone en tendant vers le zéro émission d’ici quelques années. C’est la promesse de l’entrepôt de 100 000 m2 conçu par Prologis pour Monoprix, à Croissy-Cramayel dans la Seine-et-Marne et inauguré le 12 octobre.
Pour parvenir à cette « neutralité carbone intégrale, ce qui est inédit au monde pour un bâtiment logistique », assure Prologis, spécialiste de l’immobilier logistique – qui gère environ 92 millions de mètres carrés dans 19 pays –, l’entreprise agit sur toutes les étapes du cycle de vie du bâtiment « de sa construction à son exploitation pour neutraliser la totalité de l’empreinte carbone sur une période de 50 ans ». Les 150 000 tonnes de CO2 que génèrent la construction et l’exploitation d’un tel bâtiment seront, dans le cas de cet entrepôt, réduits de 80 % sur les 50 prochaines années. Quant aux 20 % restant, ils seront compensés.
L’entreprise a d’abord choisi un ancien site logistique de sept hectares en déshérence depuis 10 ans. Le Parc Prologis Moissy 2 Les Chevrons, est installé sur un ancien site où Citroën stockait et expédiait des pièces détachées pour ses concessionnaires en France et en Europe.
Le béton des nouveaux bâtiments est en partie constitué des matériaux issus de la déconstruction de l’ancien site de Citroën qui ont été broyés sur place et réemployés pour la nouvelle construction. Un béton à plus faible empreinte carbone a aussi été testé sur une surface de 400 m2, avec Hoffmann Green Cement Technologies. Cette entreprise a mis au point un procédé innovant de fabrication de ciment (le liant du béton) qui ne nécessite pas de cuisson. C’est en effet l’étape qui génère la majorité des émissions de CO2 du béton classique. Dans le secteur de la construction, le béton représente près de 52 % des émissions de gaz à effet de serre, soit 10 % de ces émissions dans le monde.
Pour le chauffage du bâtiment, qui représente généralement la moitié de la consommation énergétique globale d’une plateforme logistique, Prologis a fait appel à Accenta, qui a développé un système de chauffage original s’appuyant sur la géothermie associée à l’intelligence artificielle. L’installation comprend un champ de 100 sondes qui plongent à 100 m dans le sol où la température est constante toute l’année, autour de 10 à 12 °C. « Le fluide qui circule dans le réseau permet, à travers des pompes à chaleur, de réchauffer en hiver et refroidir en été », explique Yann Usseglio, le directeur marketing d’Accenta. « Outre cet échange thermique, le système qui utilise l’Intelligence Artificielle, la Data Science et le Machine Learning, ajuste la consommation aux habitudes constatées, aux prévisions météo, ou aux coûts de l’énergie qui vient compléter les besoins si nécessaires ». Cette solution contribue pour 30 % à la décarbonation totale du projet. D’abord par une réduction de 60 % de la consommation de chauffage et de rafraîchissement mais aussi en diminuant de 71 % les émissions de carbone qui y sont liées.
Côté électricité, le bâtiment est équipé de panneaux photovoltaïques en toiture qui couvrent une surface de 36 000 m². Leur production annuelle est estimée à 1,5 GWh d’électricité, l’équivalent des besoins en électricité de 320 foyers par an. Au quotidien, cette autoproduction d’énergie, couvrira 25 % de la consommation du site.
L’éclairage a aussi fait l’objet d’une attention particulière. Les concepteurs ont opté pour le LED à intensité variable associé à des détecteurs de présence. Cela permet de diviser par quatre la consommation d’énergie par rapport à un éclairage traditionnel. Une étude réalisée sur un bâtiment logistique de 40 000 m² passé en LED montre une économie de 80 tonnes de CO2 par an par rapport à son ancienne installation. De plus, sur le site de Moissy, les LED permettent d’agir sur la modulation de l’éclairage extérieur au bénéfice de la faune nocturne.
Enfin, les eaux pluviales sont récupérées, filtrées et réutilisées sur place, pour les espaces verts et pour les sanitaires. Les besoins en eau potable du site sont ainsi réduits de moitié.
La faune et la flore ont aussi été étudiées, via un contrat confié à ARP-Astrance un cabinet de conseil spécialisé en immobilier. Victor Lavisse, directeur de projet écologue d’Astrance a dressé la liste des espèces protégées présentes autour de l’entrepôt comme les hirondelles de fenêtres (dont la population a baissé de 40 % dans les 10 à 15 dernières années), les faucons crécerelles, ou les pipistrelles (chauves-souris). Pour maintenir un écosystème local, des abris ont été installés, une attention particulière a été portée à l’éclairage nocturne extérieur et il a été décidé de tondre à très petite fréquence les surfaces enherbées pour préserver les insectes, notamment des abeilles.
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