Hausse rapide de l’offre de transport et limitation de la demande, ce sont deux des principes fixés par les pouvoirs publics pour réussir le déconfinement. « Notre objectif, c’est que la fréquentation des transports publics, aujourd’hui de 6 %, reste limitée à 30 % », a expliqué le 7 mai Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, en prenant la parole après le Premier ministre sur les modalités du déconfinement.
Dans cet objectif, le gouvernement a rappelé qu’il compte sur un maintien le plus large possible du télétravail et sur le lissage des heures de pointe dans les transports publics.
Pour faire appliquer ces règles, le gouvernement a accepté la demande de Valérie Pécresse, la présidente d’Ile-de-France Mobilités, qui souhaitait réserver l’utilisation des transports aux heures de pointe aux salariés détenteur d’une attestation de l’employeur précisant les horaires d’entrée et de service au travail. La présidente de la région Ile-de-France avait d’ailleurs fait inscrire cette proposition dans une charte signée le 6 mai avec l’Etat, les collectivités, les employeurs, les syndicats et les opérateurs de transports, et validée par le gouvernement.
Cette nouvelle attestation employeur va donc voir le jour à partir du 11 mai mais elle n’est pour l’instant prévue qu’en Ile-de-France. Les passagers porteurs d’une attestation de déplacement pour raison impérieuse (santé, convoyage des enfants à l’école, aide à une personne âgée…) seront aussi autorisés à emprunter les transports publics aux heures de pointe.
« C’est aux collectivités en charge des transports et aux opérateurs de prendre des dispositions pour limiter la fréquentation », a commenté la ministre, en évoquant aussi la possibilité de fermer certaines gares ou certaines stations en cas d’afflux trop importants de voyageurs.
Pour permettre le respect des distanciations entre les voyageurs, l’offre de transport en Ile-de-France devrait passer de 30 % en moyenne pendant la période de confinement à 75 % dans un premier temps. Ailleurs, le niveau de circulation des transports de proximité devrait atteindre un minimum de 50 % à partir du 11 mai avant de revenir à la normale en juin, a indiqué Elisabeth Borne.
A l’inverse, les transports interrégionaux vont rester limités. Le niveau de circulation des TGV et des Intercités, actuellement de 7 % sera dans un premier temps porté à 20 % ou 30 % en mai et ne devra pas dépasser 40 % fin mai. Seule une place sur deux pourra être vendue.
Les voyageurs devront tous porter un masque à partir de l’âge de 11 ans. Faute de quoi ils risquent une amende de 135 euros. Une loi permettra aux agents assermentés de verbaliser ceux qui ne respecteraient pas ces obligations.
Une autre attestation professionnelle ou familiale est également prévue à partir du 11 mai pour les déplacements au-delà de 100 km qui seront calculés à vol d’oiseau. Des contrôles seront effectués par les forces de l’ordre, a indiqué Christophe Castaner. Le ministère de l’intérieur a prévu jusqu’à 20 000 policiers et gendarmes pour ces contrôles.
M.-H. P.