Espagne : Renfe retarde le lancement de « Avlo », son tgv low cost
16 Mar 2020
© Renfe
Mis à jour le 17 mars 2020
Tout était fin prêt. Cependant, en raison de l’état d’urgence proclamé par le Gouvernement espagnol face au coronavirus, Renfe a décidé, ce 15 mars, de reporter le démarrage de son TGV low cost « Avlo » prévu initialement pour le 6 avril prochain. Mais le dispositif et son esprit demeurent opérationnels.
« Avec le service Avlo, nous visons les voyageurs de l’avion, et les personnes qui ne prennent jamais le train, affiche Alfonso Rodriguez, mais aussi, bien sûr, nos concurrents qui seront là dès la mi-décembre ». Avlo (Alta Velocidad low cost) ou le TGV low cost de Renfe devait normalement amorcer ses liaisons le lundi 6 avril, c’est-à-dire pour la Semaine sainte, période traditionnelle de vacances Outre-Pyrénées.
Directeur du développement et des nouveaux produits de Renfe voyageurs, Alfonso Rodriguez résume : « Avlo, ce sera la grande vitesse pour tous ». Au terme de longues études de marché, Renfe a défini ainsi son nouveau champion à la robe pourpre qui démarre sur Madrid – Saragosse – Barcelone : la réservation obligatoire passe uniquement par le web avec une page spécifique très simple ; le billet nominatif est payé exclusivement par carte bancaire et les contrôles se font à l’accès sur le quai.
Le billet est unique, donc sans aller-retour (en Espagne le coût du voyage est minoré s’il y a un retour). La fourchette des prix varie de 10 à 60 euros, selon l’heure de la journée et la date en classe touriste (sur un AVE classique Barcelone – Madrid, l’éventail va en semaine de 50 à 96 euros). Le tarif est de 5 euros pour un enfant de moins de 14 ans, « car nous voulons attirer les familles ». Entraînent un supplément : un bagage en plus, le choix de la place, la modification des dates du voyage.
Le lundi 27 janvier, Renfe a mis en vente 10 000 billets à 5 euros à acquérir avant le 5 février. Entre ce 27 janvier et le 26 février, l’opérateur public a vendu 146 389 titres de transport sur Avlo. Ce qui permet à Alfonso Rodriguez de dresser un premier portrait de ce nouveau marché : « La demande est forte, surtout pour les vendredis et dimanche et en soirée. Elle provient de familles, de groupes et de couples, mais peu de personnes seules, sauf de jeunes ».
Pour démarrer, Avlo doit assurer cinq liaisons par jour et par sens entre Barcelone et Madrid. Le trajet est abattu en 2 h 35 en moyenne quand un AVE direct requiert 2 h 30. Renfe a fait modifier des rames 112 de Talgo afin de les porter à 438 sièges (365 auparavant), elles sont désormais sans bar, ni première classe. Le convoi roulera à 300 km/h.
A l’horizon premier semestre 2021, Avlo pourra compter sur les nouveaux trains 106 de Talgo dits « Avril » où la disposition des sièges 2+3 offre une capacité de 581 places. « La concurrence sera alors sur nos rails, avec des trains de 2 000 places », glisse Alfonso Rodriguez, en une allusion limpide au Duplex de la SNCF. Mais à cette date Renfe devrait avoir pris quasiment huit mois d’avance sur les autres opérateurs à savoir « Rielsfera-SNCF » et « Ilsa-Trenitalia ». Avant de passer à de nouvelles offres low cost, sans doute sur Madrid – Valence et Madrid – Séville, voire vers Alicante et Málaga.
Vu le contexte créé par la pandémie dans la Péninsule début mars, Avlo démarrera plus tard. Mais Renfe précise que l’opération « ticket à 5 euros » n’est que différée, et les autres billets pourront être remboursés. Dans l’immédiat, l’opérateur public a décidé de réduire de moitié ses services ferroviaires, en particulier les liaisons AVE.
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