Les grands groupes jouent les coachs des PME
© SP
C’est un programme de soutien aux PME qui a été adopté fin octobre. Plus précisément le deuxième volet d’un plan de renforcement stratégique. Un premier volet, Clément Ader, avait permis d’accompagner 30 PME du secteur aéronautique, de février 2016 à février 2017. L’expérience est donc réitérée, avec un nouveau programme destiné aux PME de multiples horizons, dont 30 % travaillent pour le secteur ferroviaire. François Perret, directeur de Pacte PME, association créée en 2010 pour amener les PME à travailler avec les grands groupes, « dans une logique de codéveloppement et de co-innovation », et de « faire bénéficier les PME de la force des grands groupes via – par exemple — des séances de coaching individuelles », souvent assurées par des dirigeants d’ETI. Parmi les grands groupes de ce deuxième volet, Alstom, Thales, RATP, SNCF s’engagent, la FIF apportant son soutien. Le programme est soutenu financièrement par Alstom et JP Morgan Chase.
Exemple d’une PME concernée, Jefmag. Une entreprise des Pays de la Loire qui réalise un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, emploie 150 personnes. Elle est spécialiste de la mécano-soudure et travaille à 20 % pour le ferroviaire (mais aussi pour l’aéronautique ou les machines agricoles). Son PDG, Emmanuel Delestrée, précise : « L’intérêt, pour nous, c’est de faire le benchmark avec d’autres PME, de nouer des relations plus stratégiques avec les donneurs d’ordre, et d’avoir la possibilité de mieux voir toutes les opportunités de développement. » Des enjeux de développement importants pour cette entreprise qui prospecte le marché de langue allemande et qui, pour se développer dans les pays d’Europe centrale, a créé une filiale en Roumanie. Adhérente du cluster Neopolia Rail, Jefmag voit dans la démarche pacte PME un complément du travail en cluster.
Olivier Baril, directeur des Achats d’Alstom, souligne l’intérêt pour un grand groupe de mieux collaborer avec les PME. « 80 % de la R&D est faite en France, 40 % est destiné à l’international, 75 % des commandes de nos sites français sont passées à des sociétés françaises. » D’où la nécessité de se reposer sur des PME solides, qui peuvent aussi bénéficier de l’implantation d’Alstom sur les marchés mondiaux, par exemple en Inde ou en Afrique du Sud. Des PME qui ont appris dans cette perspective à travailler ensemble.
C’est pourquoi les adhérents au programme jugent que la démarche est durable. François Perret souligne qu’un des bienfaits du programme Clément Ader, ce fut que les PME « ont appris à travailler ensemble au-delà du programme ».
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