Le Lyon – Turin victime de l’accord de gouvernement italien
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Climat sombre pour le projet international, dont les nouveaux dirigeants italiens ne veulent plus. L’accord de gouvernement signé le 17 mai entre le Movimento Cinque Stelle et la Lega précise : « Concernant la ligne à grande vitesse Turin – Lyon, nous nous engageons à rediscuter intégralement le projet en application de l’accord entre la France et l’Italie. »
Une telle rediscussion va-t-elle gêner la France ? Pas sûr. Philippe Duron, en présentant le 1er février les recommandations du Conseil d’orientation des infrastructures est resté en retrait sur un projet qui dépend d’un traité international. Il a cependant préconisé que les accès au tunnel, côté français, soient réalisés d’ici 2038, huit ans après le tunnel lui-même prévu en 2030. Une dissociation des dossiers qu’a défendue Elisabeth Borne devant le Sénat. Pour la ministre, il s’agit que le financement qui incombe à la France du tunnel Lyon – Turin (25 %, contre 35 % à l’Italie et 40 % à l’Europe d’un ouvrage à 10 milliards d’euros) ne pèse pas sur les ressources de l’Afitf. D’où la solution d’une société de projet ad hoc, financée par les ressources autoroutières. Quant aux accès, a rappelé la ministre, on a connu « des trafics sur la ligne actuelle trois fois supérieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui ». Autant donc attendre une remontée des trafics avant de se lancer dans des travaux coûteux. « La réalité c’est que ces accès coûtent dix milliards d’euros, le gouvernement n’a pas cette somme », avait alors commenté Xavier Dullin, le président LR de Grand Chambéry sur France Bleu Pays de Savoie, comme le rappellent Les Echos.
Le Comité pour la Transalpine avait pour sa part réagi vivement. Jacques Gounon, président de la Transalpine, a estimé que « la liaison Lyon – Turin est un tout cohérent qui exige une réalisation coordonnée des différentes composantes du programme ». Jacques Gounon soulignait alors : « Nos partenaires italiens ont pris les décisions nécessaires pour respecter cette cohérence. » On dirait bien que ce n’est plus le cas.