Grand Paris Express : le calendrier fait tousser l’Essonne
La ligne 15 Ouest (Pont-de-Sèvres – Nanterre – Saint-Denis-Pleyel) est « annoncée pour 2029 au lieu de 2027 » (retard affectant le tronçon Pont-de-Sèvres – Nanterre, le tronçon suivant, Nanterre – Saint-Denis, étant déjà annoncé pour 2029). La ligne 17 Nord (au-delà du Bourget et jusqu’à CDG) « pour 2026 au lieu de 2024 ». La ligne 18 (Orly – Saint-Quentin) « est désormais annoncée au mieux au printemps 2025, voire à l’été 2026 ». Alors que ce tronçon Orly-Saint-Quentin était envisagé pour le 1er trimestre 2024.
Le département de l’Essonne a réagi vivement à certaines des nouvelles dates communiquées hier par Bernard Cathelain, membre du directoire de la Société du Grand Paris. Des dates en décalage par rapport aux « échéances opérationnelles au plus tôt » envisagées en septembre 2017 par le préfet d’Ile-de-France. Elles ont été annoncées lors d’une réunion organisée le 6 février par Elisabeth Borne au ministère des Transports, à laquelle assistaient l’ensemble des présidents de conseils départementaux, Anne Hidalgo, la maire de Paris, et Stéphane Beaudet, le vice-président de la région Ile-de-France en charge des transports. Pas de commentaire à la SGP, où l’on précise seulement que Bernard Cathelain a donné des « indications » sur l’ensemble des lignes, et qu’il revient au gouvernement de décider.
L’Essonne en tout cas réagit, et François Durovray, le président du conseil départemental, a redit que « la méthode n’était pas la bonne, que le calendrier ne devait pas être la résultante de contraintes techniques, mais qu’au contraire il fallait prévoir des moyens techniques supplémentaires – notamment en matière de tunneliers – pour respecter le calendrier initial ». Ajoutant qu’il « n’y a aucune raison pour que les lignes qui desserviront les jeux Olympiques soient privilégiées au détriment des lignes de métro qui pourraient améliorer le quotidien de milliers de Franciliens ».
Une rencontre technique avec le Centre d’études des tunnels (Cetu) doit faire le point sur les « avancées espérés avec la mise en œuvre de tunneliers supplémentaires ». Et « déterminer les surcoûts liés aux décalages des chantiers », ajoute François Durovray. On suppose, même si le communiqué de l’Essonne ne le précise pas, qu’on évaluera aussi le surcoût lié à la mise en œuvre de nouveaux tunneliers.
Et les élus de l’Essonne disent qu’en attendant que les tunneliers forent, ils s’opposeront à la construction de tout m² supplémentaire et à « toute mesure palliative » pour la desserte du plateau de Saclay.
F. D.
Photo : perspective de la gare CEA/Saint-Aubin (© SGP)