Palmarès des mobilités 2009 : le prix de l'ingénierie pour Brest et Dijon
La judicieuse commande groupée de Brest et Dijon est payante LE LAURÉAT
Brest et Dijon : une commande groupée, des économies à la clé
L’idée était innovante. Même si elle peut sonner comme une évidence : commander 52 rames ensemble revient moins cher que d’en commander 32 d’un côté et 20 de l’autre… Fortes de ce constat, les agglomérations de Brest et de Dijon ont décidé d’unir leur force pour lancer leur appel d’offres matériel pour leurs futures lignes de tramway, avec un budget estimé à 120 millions d’euros. Une chance, le timing des deux projets était en phase. En préalable, les AO se sont mises d’accord sur les caractéristiques techniques, et même sur le design. A l’arrivée, le marché signé avec Alstom en septembre dernier porte sur 106,5 millions d’euros (dont 42,7 à Brest pour 20 rames et 63,8 à Dijon pour 32 trams). Et pour François Rebsamen, président du Grand Dijon, « il allie performances et maîtrise des coûts ». Alstom n’était toutefois pas le moins-disant, c’était CAF, et, avec Bombardier, les offres étaient dans un mouchoir de poche, la proposition de Stadler, bien au-dessus. Les élus précisent que ce choix est le fruit « d’une analyse globale ». Avec un coût de 2,05 millions d’euros par rame, la commande groupée permet de réaliser « une économie d’environ 500 000 euros par rame », estime François Cuillandre, président de Brest Métropole océane. Comparée aux sommes déboursées par les autres agglos françaises ayant commandé le Citadis, l’économie en euros constants est de l’ordre de 25 à 30 %. Pas négligeable en temps de crise.
Le détail qui change tout : un look commun. Brest Métropole océane a mis en place un concours remporté par Eric Rhinn, du cabinet Avant-Première. Séduit par le design brestois suggérant une onde, le Grand Dijon ne changera que les couleurs.
LES NOMINÉS
Ile-de-France : la livraison avancée du Francilien
En Ile-de-France, il faut des trains neufs, et vite ! Le conseil d’administration du Stif a approuvé le 8 juillet un avenant à la convention conclue avec la SNCF pour accélérer la livraison du nouveau train Francilien. Le constructeur Bombardier a accepté de modifier son organisation industrielle pour livrer 40 rames en 2011 et 2012 au lieu de 30, ce qui permettra d’introduire plus rapidement le Francilien sur les dessertes Paris-Est – Meaux et Paris-Est – Coulommiers sans pénaliser son arrivée sur les lignes des réseaux Paris-Nord-Ouest et Paris-Saint-Lazare. Le calendrier des livraisons, moins serré pour le constructeur que celui de sa commande précédente, portant sur l’AGC, a pu être resserré. On gagnera ainsi huit mois par rapport au calendrier initial de livraison des 172 rames. L’équipement du réseau Paris-Est serait ainsi achevé en avril 2015 au lieu de décembre 2015. Une option pourrait être levée sur 70 rames supplémentaires sur les 200 prévues en tranche conditionnelle.
Le détail qui change tout : livrées en temps et en heure, les deux premières rames du Francilien devraient être mises en service sur la ligne H le 13 décembre 2009.
Agglomération rouennaise : un pont mobile de contournement routier
Voilà un pont qui évite le passage des camions par le centre-ville. Le pont Flaubert, plus haut pont mobile d’Europe (86 m) ouvert depuis le 25 septembre 2008, relie l’autoroute A150 à la rocade sud III (A13 et A28) de Rouen. Son objectif est de faire en sorte que 55 000 véhicules par jour contournent le centre-ville de Rouen par l’ouest. Ce pont permet également à l’agglomération de faciliter les échanges interrégionaux autour de son port. Avant tout routier, le pont Flaubert est également accessible aux piétons dans sa partie centrale : une voie protégée leur est réservée sur chacun des deux tabliers du pont. Chaque tablier comprend en outre trois voies de circulation et une bande d’arrêt d’urgence. De 30 à 40 levages sont prévus chaque année afin de laisser passer les paquebots de croisière, mais aussi les navires participant à l’Armada. En 12 minutes, les tabliers de 2 600 t se lèvent à 55 m de hauteur, mais chaque opération de levage interrompt la circulation pendant 1 heure 30.
Le détail qui change tout : le pont qui a coûté 60 millions d’euros est gratuit car l’ouvrage a été réalisé par l’Etat avec le concours financier de la région Haute-Normandie, du département de la Seine-Maritime et de l’agglomération de Rouen.
Cécile NANGERONI et Guillaume LEBORGNE
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