193 000 porteurs ont étrenné leur carte Pass’Pass dans les transports en commun lillois, d’autres ont utilisé leur ancien ticket. Lille Métropole et Transpole ont préféré limiter les risques pour le lancement de la billettique, opéré le 25 juin. Contrairement à ce qu’avait annoncé Martine Aubry début avril lors d’une conférence de presse, la bascule n’a pas été totale. Les tickets « papier » continueront d’être vendus jusqu’à la fin du mois de septembre. Deux systèmes cohabiteront sur les quais, les anciens valideurs et les nouveaux, dédiés à la carte Pass’Pass. « Le dossier de la billettique est le sujet le plus complexe que l’on ait jamais traité ; cette carte fédère les 15 autorités organisatrices de transports de la région. Nous avons voulu déployer le système le plus sûr pour éviter tout risque, et nous monterons en puissance dans le temps », a expliqué Eric Quiquet, vice-président de LMCU en charge des transports. A terme, la carte intégrera l’ensemble des modes de transports : le métro, le bus, le tramway, le TER, les cars Arc en Ciel, les V’Lille, les garages à vélos et le réseau Lilas autopartage. Les utilisateurs V’Lille des vélos en libre-service pourront basculer leur abonnement sur la carte Pass’Pass d’ici la fin de l’année. Certaines modalités restent à mettre en œuvre. L’achat de tickets ZAP – 3 interstations – dans le bus ne sera pas possible avant la fin du mois d’août. Le rechargement de la carte sur Internet, également prévu pour fin juin, est reporté à septembre, voire à la fin de l’année. « Nous ne voulons pas prendre le risque d’un service défaillant pour un client qui aurait payé son abonnement en ligne avant que tout ne fonctionne bien. Nous allons sécuriser le système avant de le proposer », a ajouté Hervé Lanco, DG de Transpole. Le délégataire n’a pas mégoté pour le lancement, avec pas moins de 700 agents mobilisés. Son directeur a affiché sa satisfaction face à « l’engouement des Lillois » pour le service. 193 000 cartes ont été créées ; au mois d’avril, 120 000 avaient déjà été commandées. « Les demandes dépassent nos espérances, nous avons failli être en rupture de supports », a poursuivi Hervé Lanco. Et pour cause, le service, très attendu, était initialement prévu pour septembre 2012. Titillé sur la défaillance de Parkeon, le prestataire chargé de développer la solution, Eric Quiquet a préféré jouer l’apaisement : « Je ne me sens pas otage de la technologie, je pense qu’elle s’adapte à nos besoins et non l’inverse », a-t-il expliqué. Le retard s’expliquerait par la difficulté d’intégrer l’ensemble des systèmes informatiques concernés et des changements de responsables chez Parkeon en cours de projet. « Nous ne sommes pas là pour tordre le cou à cette entreprise, le but est que tout fonctionne au mieux, et qu’elle puisse dupliquer la solution ailleurs », a conclu Eric Quiquet. Le vice-président pas voulu communiquer le montant final des pénalités, mais rappelons qu’elles étaient déjà de 320 000 € en avril dernier. Porté en intégralité par LMCU, l’investissement global du projet, à l’origine estimé à 27 M€, a été ramené à 21 M€.
Marie RAIMBAULT
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