Après Bayonne, c’est Amiens qui vient de choisir le constructeur espagnol Irizar pour la fourniture de 43 autobus électriques destinés à son futur réseau BHNS (Bus à Haut Niveau de Service) en 2019. La signature de ce marché de 34 millions d’euros est intervenue en marge du salon Busworld 2017 tenu fin octobre à Courtrai (Belgique). Avec cette commande record, Amiens se hisse sur la première marche du podium européen, ex aequo avec Eindhoven (Pays-Bas) où le même nombre de véhicules électriques, cette fois fournis par le constructeur néerlandais VDL, est déjà opérationnel depuis plusieurs mois. L’autobus articulé spécifié par Amiens, d’une longueur de 18 m et d’une capacité de 120 à 150 voyageurs, est équipé de batteries au lithium. Il combine la charge rapide aux terminus (opportunity charging) avec la charge lente, de nuit, au dépôt. Sa carrosserie se distingue par un profil de nez très aérodynamique, quatre larges portes latérales doubles accélérant les échanges de voyageurs, et des carénages pour les passages de roue qui lui octroient un look de tramway. L’offre du constructeur espagnol a finalement été préférée à celles du Français Heuliez, du Belge Van Hool, et du Chinois BYD qui doit justement ouvrir une usine en France, l’an prochain, près de Beauvais. Cette attribution du marché est mal vécue par Heuliez, dont l’offre électrique 100 % française a par ailleurs été choisie par Trondheim, en Norvège. Le constructeur rappelle que les industriels français sont exhortés par les pouvoirs publics d’investir massivement pour gagner le pari de la transition écologique et qu’ils respectent, dans le même temps, les règles du jeu à l’international, alors que la réciproque ne serait pas toujours vraie. S’achemine-t-on vers une prochaine guerre des bus électriques ?
Ph. H.
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