La RATP se prépare à l'après-Catherine Guillouard
C’est la surprise de la rentrée à la RATP! Catherine Guillouard a annoncé à ses troupes qu’elle allait quitter la RATP le 30 septembre prochain. La PDG de la RATP a expliqué sa décision « pour raisons personnelles« , indique la Régie. Dans son entourage, on précise que sa démission s’explique par des raisons uniquement familiales, liées à des problèmes de santé de ses parents.
Dans un communiqué, la RATP reprend le message adressé par Catherine Guillouard aux salariés de l’entreprise, les remerciant notamment pour « ces 5 années à la tête de l’entreprise », qui « ont été une aventure humaine et collective formidable », et rappelant que « le groupe RATP est devenu le troisième opérateur de transport public urbain dans le monde« .
Agée de 57 ans, diplômée de Sciences Po Paris et de l’ENA, Catherine Guillouard était arrivée à la tête de la RATP en août 2017, après avoir occupé des postes de direction chez Rexel, Eutelsat et Air France. Elle avait alors succédé à l’actuelle Première ministre, Elisabeth Borne, qui était devenue à ce moment-là ministre des Transports dans le gouvernement d’Edouard Philippe. Elle avait été reconduite à ce même poste en juillet 2019 pour un mandat de cinq ans.
Sous sa présidence, la RATP s’est tout particulièrement attachée à se préparer à l’ouverture à la concurrence de ses bus, de ses métros et de ses RER dont elle va perdre le monopole dans les années à venir en Ile-de-France. Le premier « choc » se produira le 31 décembre 2024 avec l’ouverture à la concurrence des bus à Paris et en petite couronne. 18 000 salariés, soit 40 % des effectifs du groupe, seront alors concernés, avait-elle indiqué il y a plusieurs mois devant quelques journalistes. D’où le lancement, pour répondre aux futurs appels d’offres en Ile-de-France, de la filiale RATP CAP IDF .
Catherine Guillouard a aussi cherché à diversifier les activités du groupe en créant des Business Units (BU), comme la BU RATP Solutions Ville pour proposer aux collectivités de nouveaux services couvrant cinq secteurs : l’immobilier, les nouvelles mobilités urbaines, l’énergie, la logistique urbaine et les télécommunications.
Elle quitte toutefois le groupe dans un contexte marqué par des revendications salariales et par plusieurs conflits sociaux autour de l’ouverture à la concurrence et de la réorganisation du temps de travail pour gagner en compétitivité.
Les pouvoirs publics ont salué l’action de la dirigeante, le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire estimant notamment qu’elle a « transformé en profondeur le groupe RATP et a accéléré son développement ». Le gouvernement a indiqué qu’une « procédure de recrutement est d’ores et déjà enclenchée pour nommer en Conseil des ministres un(e) prochain(e) présidente-directrice générale du groupe RATP« . Un intérim sera mis en place à compter du 30 septembre : Pierre-Alain Roche, le président de la section mobilités et transports à l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), et actuel représentant de l’Etat au Conseil d’Administration du groupe RATP, prend la présidence du Conseil d’administration du groupe RATP, et Jean-Yves Leclercq, directeur de la Performance économique et financière du groupe, prend la direction générale de l’entreprise.
MH P
Publié le 10/12/2024
Publié le 10/12/2024