La dernière grève avait montré que le vélo est une alternative efficace pour se déplacer en ville quand le transport public vient à manquer. La crise sanitaire pourrait lui permettre de franchir un nouveau cap avec le lancement de pistes cyclables provisoires au moment du déconfinement. Une opportunité alors que les rues se sont vidées de leurs voitures. Et une solution légère et rapide à mettre en œuvre.
« La crise sanitaire actuelle nous oblige à repenser notre système de mobilité », souligne Valérie Pécresse, la présidente de l’Ile-de-France, en rappelant que « le vélo est un des outils permettant de préserver la distanciation sociale ».
Rappelons qu’en février dernier, la présidente de région avait décidé de financer à hauteur de 50 % un projet de RER vélo, imaginé par le Collectif vélo Île-de-France regroupant 34 associations. Il s’agit d’un réseau de neuf itinéraires représentant 650 km de pistes cyclables protégées, dont la réalisation coûterait environ « 500 millions d’euros », selon le collectif. La région indique désormais qu’elle va « mobiliser 300 millions d’euros pour financer, à hauteur de 60 %, ce réseau régional de voies cyclables continues, sécuritaires et confortables (…). Prioritairement, 4 axes structurants feront l’objet d’aménagement souples et provisoires pour soulager, lors du déconfinement, les lignes de transports en commun les plus fréquentées, comme la ligne 13 du métro et les RER A, B, C et D Sud », précise-t-elle sur son site.
Egalement présidente d’IDFM, Valérie Pécresse souhaite aussi renforcer le service régional de location longue durée Véligo. 5 000 vélos supplémentaires Véligo sont prévus et la région propose une prime à l’achat de 500 euros pour un vélo à assistance électrique.
De son côté, dans un discours devant le Conseil de Paris, la maire Anne Hidalgo a expliqué le 28 avril qu’elle travaille « au développement de pistes cyclables, notamment le long des lignes de métro 1, 4, et 13« , en lien « avec le Préfet de la Région Île-de-France, la Présidente de Région et les présidents de départements avec qui Paris siège au sein d’Île-de-France Mobilités« . D’autres rues pourraient aussi être réservées à la circulation des vélos.
Pour faire le point sur les obstacles à lever, la ministre de la Transition Écologique et solidaire, Élisabeth Borne, a demandé mi-avril, à Pierre Serne, le président du Club des villes et territoires cyclables, également administrateur d’IDFM et ancien vice-président (EELV) de la région chargé des Transports, de proposer des solutions de déplacements basées notamment sur le vélo.
Yann Goubin