A Grenoble, on imagine la ville de demain Sur 250 hectares, le programme Ecocité « Grenoble Presqu’île », commence à prendre forme : les premiers chantiers débuteront en 2011. « C’est une chance et une malchance pour Grenoble d’être une ville très compacte, rappelle son maire Michel Destot. Ce quartier à l’ouest avait été un peu relégué, il est mal relié au centre-ville. Les choses vont changer, le tramway le desservira. »
L’originalité du projet, c’est de faire d’un campus d’innovation, un quartier de ville à part entière, doté de toutes les fonctions et services urbains. Et d’en limiter l’empreinte écologique. Visant un bilan carbone neutre, les aménageurs envisagent bus électriques, navettes automatiques, pistes cyclables… « Le projet de campus s’articule avec celui d’aménagement urbain, explique Geneviève Fioraso, présidente du comité de pilotage de Grenoble Presqu’île. C’est un lieu austère sans vie ni convivialité, sans même un bistrot, qui deviendra un morceau de ville. »
Avec plus de 830 000 m2 de SHON développés sur 15 ans et un investissement de 1,3 milliard d’euros, c’est l’un des plus importants investissements public-privé en France. L’objectif est de porter le nombre de salariés à 25 000 (ils sont 13 000), faire venir 8 000 étudiants et 9 000 habitants (au nombre respectivement de 2 000 et 1 000 sur le site). La ville a fait le choix du tramway, qui « affirme la volonté de faire une ville à visage humain, non discriminante », rappelle Marc Baïetto, président de Grenoble Alpes Métropole. Le tram B, qui s’arrête face au projet Minatec (pôle des technologies de l’information), devrait être prolongé de 1,6 km et 2 stations, jusqu’au Synchrotron, peu ou prou en même temps que l’arrivée des nouveaux logements et bureaux. Son tracé ayant été modifié, la nouvelle DUP est attendue à l’automne 2011 et le tram en décembre 2013. Imaginé par l’architecte-urbaniste, Claude Vasconi – son successeur est sur le point d’être nommé –, ce projet comprend aussi la requalification des espaces publics, l’aménagement des berges de l’Isère et l’agrandissement de la gare. Et pour être pilote en matière de déplacements et de stationnement, les acteurs du site ont l’intention de réduire à terme la part d’« autosolistes » à 25 %. Et ce grâce à une offre diversifiée : parkings mutualisés (la nuit pour les habitants, le jour pour les salariés et visiteurs), intensification des PDE (sachant que celui de STMicroelectronics a permis de ramener le taux d’utilisation de la voiture de 75 % à 40 %), développement des modes doux et de l’autopartage, avec une flotte de 200 véhicules Renault électriques. De toute façon, la norme sera drastique : « une place de stationnement au sol pour dix logements construits », assure Geneviève Fioraso. L’idée est bien de faire de ce quartier qui abrite, au CEA, la plateforme Steeve pour les nouvelles batteries et la filière industrielle du photovoltaïque, « un démonstrateur vivant » des nouvelles mobilités.
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