A quand des navettes autonomes électriques sur la voie publique ? La question reste posée alors que les expériences se multiplient à travers le pays. En région parisienne notamment, IDFM associée à Keolis ou à la RATP tente de repousser davantage les limites avec des véhicules autonomes au milieu des piétons sur le parvis de La Défense ou dans le (faible) trafic routier à l’intérieur du CEA de Saclay. Mais il reste un verrou législatif avant de pouvoir tester une navette autonome dans la circulation routière. Ce frein a sauté en avril dernier au Canada où les opérateurs français Transdev et Keolis sont déjà bien implantés. C’est donc logiquement dans ce pays et plus précisément à Montréal que se poursuivent les expériences. Transdev a ouvert le bal le 10 septembre en assurant la desserte interne du Parc Olympique en circuit fermé. Equipée de deux navettes du constructeur français EasyMile, cette courte ligne de 700 m doit être prolongée dès l’automne en traversant des carrefours routiers.
Mais c’est véritablement Keolis qui innove avec ses navettes autonomes Navya. A Candiac dans la banlieue sud de Montréal, c’est une ligne de deux kilomètres au milieu de la circulation routière classique qui est expérimentée depuis le 17 septembre. Destinée à relier le terminus d’autobus de Candiac au parc André J. Côté, cette ligne s’inscrit dans la desserte du dernier kilomètre. Après les marches à blancs et ses ultimes réglages, des voyageurs prendront place dans quelques semaines à bord des navettes. Pour permettre cette exploitation en conditions réelles, Keolis a accepté de prendre intégralement à sa charge les coûts éventuels pouvant résulter d’un accident responsable avec des véhicules ou des piétons. Néanmoins, pour des raisons de sécurité, un opérateur reste présent à bord. Cette expérimentation, prévue pour 12 mois, se poursuivra donc dans les conditions extrêmes de l’hiver canadien, mais sans voyageurs durant cette période.
Philippe-Enrico Attal