« Vélotaf, tiers-lieux, télétravail ne sont plus des gros mots »
Trois questions à Guillaume Durand, directeur associé Transport au sein du cabinet de conseil Wavestone.
VR&T. Après Plaine Commune il y a cinq ans, La Défense annonce une expérience de « lissage des pointes » ? Quoi de neuf ?
Guillaume Durand. Les mesures en elles-mêmes n’ont pas trop changé. Ce qui est nouveau, c’est une vraie prise de conscience, et le réalisme de ces mesures. Le fait de ne pas arriver tous les jours au bureau à 8h30 est entré dans les mœurs. De plus, des termes comme vélotaf, tiers-lieux, télétravail étaient presque des gros mots il y a quelques années. Dans les grandes entreprises, on disait : c’est bon pour les start-up. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus pratiqué. Le décalage horaire, l’adaptation des lieux de travail, l’utilisation des modes doux, la combinaison de toutes ces mesures est donc plus réaliste aujourd’hui. Il y a une maturité plus grande.
VR&T. Quel est l’intérêt de la mesure ?
G. D. Tant que le Grand Paris et la nouvelle ligne Eole ne sont pas là, on pourra désaturer avec ce type de mesures. Ce n’est pas le remède à tous les maux mais c’est une contribution importante. Et les transporteurs ne voient pas le recours aux modes doux comme une concurrence mais comme un complément.
VR&T. Peut-on aller plus loin ?
G. D. Oui, car ce n’est vraiment pas une révolution. Il n’y a pas, par exemple comme à Londres, de modulation tarifaire. On ne dit pas : votre passe Navigo vous reviendra 20 % moins cher si vous évitez les pics. Les mesures annoncées dans son challenge par Paris La Défense tiennent plutôt de l’encouragement individuel. Mais, comme l’investissement est faible, le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Propos recueillis par F. D.
Publié le 10/12/2024
Publié le 10/12/2024