« Les enquêtes excluent les généralisations, les conclusions hâtives ou les intuitions », a déclaré Guillaume Pepy en introduction du cinquième point presse – le premier depuis la rentrée – consacré à l’accident de Brétigny-sur-Orge, presque deux mois après les faits. Mais c’est dans les plus brefs délais que le président de la SNCF a pris la parole, avec Pierre Izard (DG SNCF Infra) et Jacques Rapoport (RFF), après un article du Monde évoquant « 40 anomalies » sur l’appareil de voie de Brétigny et un reportage du Parisien sur « la ligne qui effraie les cheminots » entre Nantes et Saint-Gilles-Croix-de-Vie. A l’occasion, les résultats définitifs de la campagne de vérification de 2 466 aiguillages ont été communiqués, confirmant les premières constatations : « Il n’y a pas de situation de nature à engager la sécurité » pour Pierre Izard, qui ajoute que quelques appareils de voie « parmi les plus sollicités » feront l’objet d’observations ciblées sur une plus longue durée. Une autre conséquence a été la création d’un réseau d’experts international avec des experts ferroviaires suisses et allemands, tout en engageant le dialogue avec d’autres acteurs industriels susceptibles d’être concernés par des problèmes similaires. Enfin, Jacques Rapoport a martelé qu’un réseau vétuste, « ce sont les performances qui baissent, pas la sécurité », évoquant les ralentissements sur des portions dégradées, mais aussi la relance des dépenses d’entretien, parallèlement à la poursuite de la maintenance courante. Comme illustration à l’appui, la ligne de Nantes à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, dont une première tranche a précisément bénéficié d’une remise à niveau complète. Le président de RFF souligne également la baisse constante des événements critiques sur le réseau ferré français, passés de 309 en 2002 à 126 en 2012. Pas de quoi calmer certains journalistes radio et télévision, qui veulent en savoir plus sur « l’abandon » du réseau ou les « 40 anomalies ». « Il n’y a pas de réseau abandonné », répond Rapoport, alors que Pepy insiste sur le fait que malgré la « transparence » affichée par la SNCF, ce ne sont ni la SNCF ni RFF qui mènent les deux enquêtes (judiciaire et BEA-TT), même si leurs experts y contribuent « lorsque la demande nous est faite ». « Nous n’avons pas accès au dossier judiciaire. Vous en savez peut-être plus que nous, ce qui est tout à fait normal », rappelle le président de la SNCF. Les médias ont beau être pressés, « la vérité et le temps sont judiciaires ».