C’est, selon nos informations, le 20 juin que Eiffage Rail Europe (ERE) doit remettre à SNCF Réseau la ligne nouvelle que la société a construite et qu’elle va désormais maintenir. Ce qui doit donner lieu à une inauguration…
de l’infrastructure, identique à celle qui avait été organisée en février pour la ligne Tours – Bordeaux. François Hollande, alors président de la République, avait présidé cette cérémonie. Pour la ligne Le Mans – Rennes, c’est Jean-Yves Le Drian qui devrait officier. Un ministre de l’Europe et des Affaires étrangères qui a démissionné vendredi 2 juin de la présidence de la région Bretagne.
Reste à peaufiner maintenant l’inauguration conjointe des services à grande vitesse sur les deux lignes Atlantique. Avec une forte inconnue. Les festivités sont prévues le 1er juillet, veille de la mise en service commercial. Emmanuel Macron viendra-t-il ? Comme Mitterrand inaugurant peu de temps après son élection le TGV Paris Sud-Est ? A la veille de la Pentecôte, la décision n’était à notre connaissance pas encore prise.
Juste après les législatives, la cérémonie pourrait bien tomber politiquement, permettant de célébrer une France à l’image de la majorité présidentielle que souhaite Emmanuel Macron. Une des deux LGV mène à Bordeaux, et Bordeaux c’est Juppé, figure d’une droite plutôt « bienveillante » envers le nouveau pouvoir. L’autre conduit à Rennes, capitale d’une Bretagne socialiste qui a largement voté Macron. Une belle image de la politique « et de droite et de gauche » voulue par le nouveau président. Et puis le TGV, disent à l’envi les responsables de la SNCF, émet par voyageur transporté 50 fois moins de C02 qu’un avion et 20 fois moins qu’une voiture individuelle. Un bel atout de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Reste que le grand parcours prévu pour les trains inauguraux est un peu lourd pour un agenda présidentiel. Départ le matin de Paris – Montparnasse, fête à Bordeaux, train en grande partie par la ligne classique pour aller jusqu’à Rennes, fête à Rennes, et retour par la LGV… Et la grande peur des organisateurs est que l’Elysée au dernier moment joue à « chamboule-tout », comme a dit Fabius en intronisant Macron…
F. D.