Alors que la polémique autour de la nouvelle gare n’est pas retombée, la DB entend renforcer le dialogue avec les riverains avant la reprise des futurs chantiers. « Je ne veux plus revivre un deuxième Stuttgart 21. » Rüdiger Grube a pris son bâton de pèlerin. Après la polémique autour du projet de grande gare dans la capitale souabe, le chef de la Bahn est en opération séduction. En ligne de mire : le Rheintalbahn, la future voie devant relier Karlsruhe à Bâle. Un tracé contesté par de nombreux riverains, qui redoutent d’importantes nuisances sonores, induites notamment par le trafic de fret. En déplacement dans les communes concernées, Rüdiger Grube écoute les doléances. Le message est clair : la DB a entendu les inquiétudes. « Je préfère prendre deux ans de retard sur le calendrier mais être certain que les citoyens sont convaincus par le projet », dit-il. « Aucune décision ne sera prise contre l’avis des habitants. »
Actuellement, c’est l’administration ferroviaire fédérale (EBA) qui se charge de mener l’enquête publique, puis de délivrer le permis de construire. Entre-temps, les communes doivent informer les publics concernés (association de défense de l’environnement, riverains etc.) et recueillir leurs objections. Toutes les parties ont par ailleurs la possibilité de déposer un recours devant le tribunal administratif régional, puis éventuellement de faire appel devant la plus haute juridiction fédérale.
Autant dire qu’il faut souvent s’armer de patience, avant de donner le premier coup de pioche. C’est le cas à Stuttgart par exemple, où 15 ans ont été nécessaires pour épuiser tous les recours juridiques. Malgré ce très long processus, certains estiment pourtant que les autorités ont manqué de « transparence ». Alors que faire de plus, pour éviter une nouvelle polémique ? « Aujourd’hui, la DB souhaite avancer plus prudemment », affirme un porte-parole. « Il va falloir prendre plus de temps pour expliquer ce que l’on fait et pourquoi on le fait. »
Un travail de pédagogie pour mieux convaincre de la nécessité des travaux. Selon le quotidien économique Handelsblatt, il y a urgence à agir. « Partout en Allemagne, la légitimation des grands projets d’infrastructures décline. Des milliards d’euros d’investissements sont suspendus : le pays est menacé de paralysie », s’alarme-t-il.
Il y a 6 mois - Junjie Ling