Horizon 2025? A la Cité de l?architecture de Paris, les stations du métro de demain, voire d?après-demain, sont bien avancées. En tête d?affiche, trois projets de stations toutes aussi virtuelles que réalistes A l’origine de cette exposition en forme de passeport pour les années à venir, la RATP. En ligne de mire, les projets Arc Express, avec une quarantaine de nouvelles stations en perspective, le projet de Grand Paris. Comme le souligne Rémi Feredj, directeur du département des Espaces et du Patrimoine de la RATP, « l’enjeu du Grand Paris c’est de tirer un système de transport avec ses stations et se dire que ce sont ces nouveaux lieux avec leurs voyageurs qui vont créer le milieu urbain environnant ». Des stations qui ne vont pas se créer au cœur de villes préalablement établies mais vont naître avec les quartiers les environnant.
De quoi offrir aux futurs pôles de transport l’opportunité de s’affirmer comme des pivots de la ville de demain. « On arrive dans des zones où la ville va se recréer, précise Lorenzo Sancho de Coulhac, responsable de la maîtrise d’ouvrage des espaces voyageurs de la RATP. On va donc essayer de retrouver le concept de la ville d’origine, c’est-à-dire la place du marché, l’endroit où se croisent les lieux de transport, les lieux de travail et les lieux de vie. »
C’est dans ce contexte que la RATP a donc initié avec « station Osmose » une réflexion sur ces stations du futur. A la base, une consultation internationale d’architectes lancée par le biais du Journal officiel de l’Union européenne. Sur les trente propositions d’agences européennes, trois ont été retenues. Soit une équipe de Londres, Foreign Office Architects, une de Madrid, Abalos et Sentkiewicz Arquitectos et Jasper Morrison, une de Paris, Périphériques Architectes.
A l’arrivée, après neuf mois de réflexion, on trouve trois projets radicalement différents, conçus pourtant en respectant un cahier des charges commun. C’est sans doute tout l’intérêt de la démarche initiée par la RATP et qui montre « la force de l’architecture » là où une vision strictement propre à l’exploitant de transport, à ses ingénieurs, à ses architectes « maison » n’aurait sans doute pas laissé une telle place à l’imagination.
Pas question, toutefois, de se laisser aller aux doux délires. Les projets se devaient d’être réalistes, réalisables. Ceci à partir d’un scénario fixé d’avance par la RATP : une station de banlieue souterraine, au sein d’un quartier en plein aménagement. Principales caractéristiques de ce site virtuel mais très réaliste, il se situe dans un quartier qui couvre 112 hectares, au sein duquel se trouve une parcelle d’un demi-hectare, bordé par une grande place et un boulevard urbain en cours d’aménagement… Au sein de ce site se croisent une ligne existante, qui relie la station à Paris, et une ligne future, qui dessert les pôles urbains de la région Ile-de-France. La station accueille, chaque jour, plus de 10 000 voyageurs.
Quant aux « points clés » à respecter, ils sont nourris de l’expérience de la RATP dans ses 365 stations. Comme le précise Rémi Feredj, « nous avons un portefeuille de lieux de transport qui fait de nous les numéros un mondiaux en matière de connaissance des lieux de transport ». Pour guider la réflexion, ces « points clés » sont scrupuleusement détaillés. Cela va, sans surprise, de l’organisation de la rencontre entre tous les modes de transports à « l’écoconception et l’intégration harmonieuse de la station » en passant par « une meilleure intégration des fonctionnalités » dans la ville de demain. La station de demain, son impact écologique, la maîtrise de ses consommations énergétiques seront scrutées avec la plus vigilante attention.
De tout cela, les équipes d’architectes se sont imprégnées avant de rendre leurs copies. « Immergées dans la problématique de la station Osmose » et l’univers de la RATP pour imaginer, expliquer, illustrer leurs concepts au cours d’échanges réguliers avec les équipes de la RATP, elles ont toutes rendu des copies ambitieuses et résolument novatrices. A la RATP, on se réjouit donc de bénéficier avec l’étude « station Osmose » d’éléments de réflexion pour la conception des stations et pôles d’échanges des futures lignes et sur les enjeux de cette station de métro de demain. Des éléments qui ont avant tout vocation à être partagés, débattus dans les discussions à venir avec les décideurs, l’ensemble des acteurs de la ville. C’est également pour vulgariser la démarche que les travaux sont exposés à la Cité de l’architecture. Et pour susciter le débat, tant auprès des professionnels que du grand public.
Pascal Grassart
Pour voir l’exposition : Cité de l’architecture et du patrimoine. Palais de Chaillot. Mezzanine Wilson. Jusqu’au 14 juin, entrée libre.
Il y a 5 mois - Marie-hélène Poingt
Il y a 5 mois - Marie-hélène Poingt
Il y a 6 mois - Marie-hélène Poingt