60 % des déplacements en France font moins de 5 km, il y a donc « une sous-utilisation absurde du vélo », estime Elisabeth Borne, qui multiplie les annonces en faveur du vélo pour éviter un retour en force de la voiture. La ministre de la Transition écologique a ainsi indiqué le 29 mai qu’elle allait lancer ce mois-ci un appel à projets du « Fonds de mobilité active » (mis en place en 2018) pour aider les collectivités qui le souhaitent à pérenniser les pistes cyclables temporaires. « Il y a 1 000 kilomètres de pistes cyclables temporaires qui sont déployés grâce aux collectivités territoriales (…) Je veux encourager très fortement les élus à poursuivre la dynamique (…) l’Etat accompagnera les collectivités pour qu’elles pérennisent ces pistes », a affirmé la ministre lors d’une conférence de presse faisant le point sur la politique vélo du gouvernement dans le cadre du déconfinement.
Le montant budgétaire n’a pas été dévoilé. « Comme le Premier ministre vient d’annoncer une enveloppe d’un milliard d’euros pour des investissements verts, il faut maintenant laisser les cabinets des ministres discuter entre eux », explique à VRT Olivier Schneider, le président de la FUB (fédération des usagers de la bicyclette). Les projets de pérennisation des pistes cyclables pourront faire partie de ces investissements, a précisé Elisabeth Borne.
Les défenseurs du vélo s’inquiètent de coups de frein de certaines villes (tout particulièrement Marseille) qui ont réalisé des pistes cyclables mais se mettent déjà à les enlever sous la pression de tous ceux qui estiment qu’elles prennent trop de place. « Il y a une erreur à ne pas commettre : faire trop rapidement des comptages de cyclistes alors que nous sommes encore dans une phase où le télétravail est largement répandu et les universités sont fermées », souligne Christophe Béchu, le président de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, également maire d’Angers. « Nous regardons à chaque fois dans quelle mesure l’enlèvement des pistes cyclable est légal ou pas. Nos juristes travaillent sur la question et voient s’il y a de bonnes raisons ou si les élus s’inquiètent du risque électoral », prévient de son côté Olivier Schneider.
Pour inciter les Français à sortir leurs vélos des caves, Elisabeth Borne a également annoncé que l’Etat doublerait l’aide des collectivités à l’achat d’un vélo électrique pour un montant pouvant aller jusqu’à 200 euros. De leur côté, les collectivités pourront abonder l’aide « coup de pouce » (50 euros versés par l’Etat pour faire réparer son vélo) via une plateforme développée par la FUB. Enfin, « pour que le déconfinement ait un aspect très positif », Elisabeth Borne a indiqué qu’à partir de l’année prochaine, mai serait le mois de la fête du vélo.
M.-H. P.