« La logistique urbaine n’en est qu’à ses débuts »
Le 8 juin dernier, Sogaris inaugurait l’Hôtel logistique La Chapelle International de Paris. Quelques mois plus tard, le Club VR&T recevait Jonathan Sebbane, son directeur général, pour faire le point sur l’avancée de ce projet, mais aussi sur les autres sites sur lesquels Sogaris travaille, à Grenelle, Vitry-les-Ardoines, Saint-Denis-Pleyel, ou encore Bercy. Et sur les fortes évolutions récentes de la logistique urbaine.
« On parle aujourd’hui beaucoup de logistique urbaine », constate le directeur général de Sogaris. « C’est parce que l’e-commerce a révolutionné nos modes de consommation. L’évolution des usages a entraîné une révolution des modes de distribution des marchandises en ville qui touche l’ensemble des acteurs du e-commerce, mais aussi la grande distribution. Le développement de l’omnicanal, jumelage entre commerce physique et électronique, pousse tout un pan de l’économie, dépendant de la distribution, à se réorganiser. » C’est ainsi que Saint-Gobain repense ses implantations. « Ses clients qui sont des professionnels veulent pouvoir commander sur internet, aller chercher leurs marchandises aux heures creuses en magasin, ou se faire livrer sur les chantiers », assure Jonathan Sebbane qui observe l’émergence d’une nouvelle demande économique. « En 20 ans, en matière de logistique urbaine, on est passé de quelque chose d’utopique ou au mieux d’expérimental, perfusé de subventions publiques, à un marché qui se structure avec une demande extrêmement forte. » Ce qui a fait flamber les loyers sur Paris. Ils ont doublé. « Avec l’approvisionnement du dernier kilomètre, la logistique qui était un poste de coût, devient un poste à valeur ajoutée, dans lequel les entreprises investissent, parce qu’il y a une demande économique forte d’une part, et que les acteurs publics imposent des contraintes de plus en plus importantes en matière de stationnement, de circulation des poids lourds et de lutte contre la pollution de l’air, d’autre part. »
Toutes les grandes villes resserrent leurs contraintes, ce qui touche les chargeurs, pour qui la problématique à moyen terme sera la sécurisation de l’approvisionnement des marchandises en centre-ville, tout en restant compétitifs. « La question de l’acheminement et de la sécurisation des marchandises devient centrale face aux décisions de plus en plus prégnantes des pouvoirs publics, et cela explique que le marché de la logistique urbaine soit en forte croissance. On assiste à sa financiarisation. Les investisseurs qui recherchent du rendement sur le marché de l’immobilier voient dans l’e-commerce un sous-jacent économique puissant dans le dynamisme de l’investissement logisique ces dernières années. »
Jonahan Sebbane observe deux tendances : la course au gigantisme, avec la création d’entrepôts de 150 000 m2 en périphérie, dont le but est de concentrer les stocks et d’être la base arrière pour l’acheminement vers les centres-villes ; et la logistique urbaine, avec des entrepôts dans les métropoles comme l’hôtel logistique Chapelle International, et, dans les centres-villes, des implantations de petite taille, en raison du foncier contraint. Cette logistique urbaine se caractérise par la prédominance du flux sur le stock. La capacité du dernier kilomètre est de permettre une optimisation des flux. C’est sur ce secteur que Sogaris se positionne. 2017 a été une année record en matière d’investissements en logistique en France avec 3,5 milliards, rappelle Jonathan Sebbane avant de préciser que la demande placée concernait à 70 % l’e-commerce, la grande distribution, l’alimentaire, mais aussi la messagerie express, avec des acteurs comme Chronopost, Fedex, La Poste.
Chapelle International, premier maillon d’un réseau
L’hôtel logistique Chapelle International a été inauguré, mais où en est-on de son fonctionnement ? Jonathan Sebbane fait le point sur ce projet multimodal. « Chapelle International, c’est un actif unique, un modèle fait pour être reproduit et dépassé », explique-t-il. C’est 45 000 m2, dont 10 000 m2 de bureaux, 5 000 de Datacenter, 30 000 de logistique urbaine. Le site comprend 15 000 m2 d’espace ferroviaire urbain pour accueillir des trains de marchandises à éclater vers les utilisateurs finaux. « Nous espérons que ce site ne sera pas le seul, car il n’a de sens que s’il est relayé par des entrepôts du même style. » Jonathan Sebbane juge l’offre actuelle trop contrainte. « Chapelle n’est qu’un maillon d’un réseau plus large, à venir et existant. »
Ce projet sera totalement commercialisé en fin d’année. Restera
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