23 ans d’immobilisme
Tribune. Par Jean-Marc Reinberger, cadre honoraire de la SNCF et ancien militant syndical.
Depuis la grande grève de 1995, (la grogne avait débuté dès mars, bien avant les élections et donc le plan Juppé : il était déjà question de fermer 12 000 km de lignes !) rien ou presque rien n’a évolué en profondeur dans le système ferroviaire français, contrairement à ce qui s’est fait chez nombre de nos voisins, parce que :
– Les gouvernements successifs, dans un pays en perpétuelle campagne électorale, n’ont pas osé prendre leurs responsabilités, mais n’ont pas non plus repris la dette historique (celle imputable à l’infrastructure) alors même que la directive 1991/40 l’imposait ce qui a été fait en Allemagne par exemple ! Il est facile aujourd’hui de dénoncer une dette devenue abyssale !
– La SNCF pour ne pas faire trop de vagues car plus préoccupée par la « paix sociale » que par la nécessaire évolution en interne s’est contentée de mesurettes, alors que la grille salariale qui, elle, fait partie du statut explosait car conçue avant 1995 pour un effectif de 120 000 cheminots, objectif qui devait être atteint dans un délai rapproché, notamment grâce aux fermetures de lignes !
– Les organisations syndicales se sont, elles aussi par stratégie électorale souvent, par idéologie quelques fois, arc-boutées sur des acquis, jouant la politique de l’autruche,
Or, tout le monde ou presque était conscient et savait que tôt ou tard, ne serait-ce que parce que la dette deviendrait insupportable pour tous, Etat, citoyens et cheminots, le grand soir viendrait. Ce n’était qu’une question de temps.
Statut et réglementation du travail
Trop souvent il est fait un amalgame entre statut et réglementation du travail. Or, ce qui pose problème ce n’est pas forcément le « Statut » (hormis la partie grille salariale qui est inadaptée), c’est la rigidité de la réglementation du travail qui elle n’a rien à voir directement avec le statut, contrairement à ce que d’aucuns prétendent.
La convention collective nationale de la branche ferroviaire de 2016 a été quasiment imposée car à l’époque déjà la plupart des organisations syndicales ont soit refusé de négocier réellement, restant dans la surenchère et voulant imposer le droit du travail SNCF aux nouveaux entrants, soit ont traîné
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