MaaS. Quelles solutions pour aboutir au titre unique ?
Clément Beaune avait lancé début 2023 l’idée d’un titre unique pour faciliter l’usage (et le paiement) des transports publics partout sur le territoire d’ici à deux ans. VRT a organisé, le 30 avril, une conférence sur le sujet pour faire le point, évaluer les obstacles à lever et les innovations à venir pour esquisser les contours des nouveaux services que pourront proposer
les opérateurs et les collectivités.
Simplifier et unifier. Ce sont les maîtres-mots qui guident l’idée de lancer un titre unique pour les transports en France. Clément Beaune, l’ancien ministre des Transports, se donnait deux ans pour y arriver. Patrice Vergriete, son successeur, veut davantage prendre son temps. Cela n’empêche pas les acteurs de la billettique et les autorités organisatrices de la mobilité d’avancer, parfois de façon dispersée.
C’est le cas en Normandie où, il y a presque un an, le ticket unique Atoutmod était lancé sur le réseau de transport. A l’occasion de la conférence sur le MaaS (Mobility as a service) organisé le 30 avril par VRT, Gabriel Plouviez, chef de produit digital et tarification du syndicat mixte, est revenu sur ce projet lancé en 2011. « Le projet a débuté il y a plus de dix ans avec l’idée de proposer un support unique permettant de voyager sur tous les réseaux de transport du territoire normand. L’arrivée du Covid en 2020 a orienté notre stratégie vers le MaaS sous forme dématérialisée » explique-t-il. Le syndicat mixte Atoumod regroupe 18 autorités organisatrices de mobilités en Normandie (Région, communautés urbaines et métropoles). «L’intermodalité est forte sur les centres urbains denses de Rouen, du Havre et de Caen, mais devient plus compliquée dans les territoires ruraux, où il est difficile de faire connaître le réseau de cars interurbains. Le titre unique doit donc aussi permettre de mieux faire connaître l’offre existante (cars, réseaux urbains, trains)», ajoute-t-il.
Pour développer des supports, les prestataires comme Fairtiq et Digimobee s’appuient sur les smartphones, même si chacun a une approche bien différente. Le premier développe une logique de suivi de l’utilisateur grâce à la géolocalisation, indépendamment des infrastructures, avec une solution particulièrement adaptée aux réseaux ouverts tandis que le second utilise les infrastructures existantes du réseau.
Géolocalisation, QR code ou valideurs
L’application Fairtiq fonctionne selon le principe du « check-in, check-out » : l’utilisateur clique sur l’application (ou « swipe ») pour démarrer son parcours en transport en commun, en empruntant un ou plusieurs moyens de transport. Il clique en fin de parcours (ou bien laisse l’application le faire quand il quitte le dernier moyen de transport). « Cela permet d’afficher une autorisation de voyage valide sur le téléphone, puis l’application reconstitue le voyage grâce à la géolocalisation et attribue le tarif le plus avantageux à l’utilisateur », explique Lorcan Le Pen, directeur France & Belgique. L’entreprise suisse est présente dans six pays et a déjà contribué à la réalisation de 160 millions de trajet.
Digimobee s’appuie de son côté sur les infrastructures. « Nous aidons les opérateurs à déployer des projets de MaaS, en travaillant pour les régions et les métropoles qui optent pour une validation volontaire avec un geste dédié. Nous pouvons recourir à différentes solutions comme le QR code ou des valideurs, car il convient de protéger la recette des opérateurs », explique Dominique Descolas, PDG de Digimobee. Selon lui, l’auto-déclaration peut conduire à des dérives en termes de fraude, par exemple lorsqu’un utilisateur attend de voir un contrôleur pour valider. « De plus notre système permet de fonctionner en toutes circonstances : même lorsque la couverture telecom est défaillante, il est possible d’accéder aux titres des voyageurs ». La société propose des briques de s
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Publié le 10/01/2025 - Philippe-Enrico Attal