Vélib’ ou vélo, pourquoi choisir ?
Par Agathe Lefoulon et Sylvie Landriève, du Forum Vies Mobiles
Les nombreuses protestations actuelles, face aux difficultés rencontrées à l’utilisation du service Vélib’ du nouveau prestataire Smovengo, attestent bien de l’utilité de ce service pour les Franciliens. C’est d’ailleurs à l’occasion de ce tournant que nous avons souhaité, au Forum Vies Mobiles, nous pencher sur le sujet et procéder à un premier bilan, dix ans après l’implantation du système de vélos en libre service dans la capitale(1). En bref, quelle utilité du Vélib’, au regard des objectifs politiques de départ d’une part et au regard de l’usage, de l’utilité du service pour les Franciliens, d’autre part ?
Vélib’, quelle utilité ?
Utilisé, et donc utile. Le système francilien peut se vanter de générer l’utilisation la plus intense de tous les systèmes de vélos en libre service français, avec près de sept utilisations par jour et par vélo. Très simplement, l’existence même de ce service et la présence dans l’espace public des 1 263 stations et des 9 000 Vélib’ (chiffres à fin 2017) permettent de rendre le vélo et sa pratique plus visibles dans la ville, et donc plus légitimes.
Par ailleurs, le service Vélib’ permet des usages différents – mais complémentaires – à ceux du vélo personnel. Ce qui explique que certains Franciliens utilisent les deux. L’usage du Vélib’ permet des pratiques plus intermodales et multimodales, du fait de la flexibilité propre aux systèmes de vélo en libre service (VLS). Il est possible d’arbitrer avec les autres modes à disposition selon la météo, le programme de sa journée, sa tenue vestimentaire, la disponibilité d’un Vélib’…
Bien ancré dans des pratiques inter et multimodales, dix ans après sa mise en place, les impacts du service en termes de report de la voiture vers le vélo apparaissent en revanche très décevants. Les anciens automobilistes sont très minoritaires (moins de 5 %) parmi les utilisateurs de Vélib’. L’essentiel des utilisateurs du service se déplaçait auparavant en transports collectifs ou à pied sur les trajets qu’ils font aujourd’hui en Vélib’.
De plus, si la part modale du vélo a récemment augmenté en Ile-de-France, ce phénomène n’est pas imputable (ou alors, seulement en partie) à Vélib’. Le rebond de la pratique du vélo en région parisienne a commencé bien avant : au début des années 2000, et ce principalement du fait de politiques de modération de la circulation automobile.
Bien entendu, si le report modal de la voiture vers le Vélib’ est limité, le report modal des transports en commun est en soi déjà un élément positif. Positif au regard de la saturation des transports collectifs franciliens, mais aussi car le report de modes carbonés – quels qu’ils soient : voiture, bus, métro ou encore deux-roues motorisés
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Publié le 10/01/2025 - Philippe-Enrico Attal