Ile-de-France. Valérie Pécresse demande un « plan Orsec pour les transports »
Selon un communiqué de Valérie Pécresse « l’année 2013 aura été une année noire pour les transports en Ile-de-France.
Aucune des lignes de RER (A, B, C, D, et même la E) et seules deux lignes de Transilien sur 8 ont rempli leurs objectifs de régularité. » La droite demande donc un « plan Orsec pour les transports. »
Aussi la présidente du groupe UMP à l’Assemblée régionale a-t-elle organisé, le mercredi 5 mars, jour du conseil du Stif, une opération de tractage dans soixante gares d’Ile-de-France, en, diffusant une « tribune » signée par Valérie Pécresse, trois présidents de conseils généraux (Patrick Devedjian, Hauts-de-Seine, Arnaud Bazin, Val-d’Oise, Alain Schmitz, Yvelines) et 57 parlementaires de droite ou centre droit. Selon les élus de droite, « seuls 40 kilomètres sur les 630 que compte le réseau RER ont été rénovés en 10 ans sous la responsabilité du Stif présidé par Jean-Paul Huchon » De plus, « c’est précisément sur ce tronçon qu’a eu lieu l’incident du 15 janvier qui a paralysé le trafic. En clair, des travaux ont été réalisés mais ils n’ont servi à rien. Et pour cause : au lieu de remplacer les rails et les caténaires, des travaux efficaces, on a préféré réaménager les gares, des travaux qui se voient. » Affirmation outrancière, puisque le plan RER B+ comportait une adaptation complète de la signalisation, l’ajout de voies supplémentaires sur certains tronçons et un nouveau poste d’aiguillage informatisé.
Les élus demandent que « les transports franciliens deviennent enfin une vraie priorité du gouvernement et de la région. » Pour cela, la droite demande de renoncer au Pass Navigo unique. Elle demande, s’en prenant à la CMU et à l’Aide médicale d’Etat (AME), que l’on cesse « d’accorder une réduction de 75 % aux étrangers en situation irrégulière sur notre territoire et à leur famille », jugeant que cette réduction « prive les transports franciliens de 60 à 80 millions d’euros par an. » Rappelons que le 30 janvier, Valérie Pécresse, dans une interview au Parisien, avait évalué ce manque de 80 à 100 millions ». Ce qui lui avait attiré une réponse indignée de Piere Serne, vice-président Transports, dénonçant « la course à l’extrême-droitisation de l’UMP régionale », tandis que Jean-Paul Huchon, contestant totalement ce calcul, jugeait « surprenant que Valérie Pécresse demande de remettre en cause le droit à l’accès des personnes défavorisées aux transports, consacré par la loi, ce qui n’est pas sans poser de problème quand cela vient d’une députée et ancienne Ministre. »
Selon la tribune des élus franciliens de droite, « l’Ile-de-France, c’est 50 % du trafic mais seulement 15 % des investissements au niveau national. Ce déséquilibre n’est plus tenable. » Sur le réseau SNCF, écrivent-ils, « la moitié des rails et des aiguillages a plus de 25 ans. La moitié des appareils de signalisation a plus de 65 ans et une grande partie des caténaires ont plus de 50 ans. ». Les trains aussi font défaut et, « selon la SNCF, il manque 250 trains pour que les transports fonctionnent correctement dans notre région. »
En demandant qu’on cible les priorités, la droite cite la gare Saint-Lazare. Elle « a été rénovée mais la signalisation de ses voies, qui date des années 50, n’a pas été modernisée. Résultat, malgré ses 100 millions de voyageurs par an, cette gare possède les deux lignes Transilien (J et L) dont la régularité a le plus sévèrement chuté en 2013. » Ce sont justement les travaux qui vont être prochainement entrepris, et qui vont nécessiter la fermeture de la gare Saint-Lazare pendant plusieurs week-ends.
Enfin, les élus de droite s’étonnent que « alors que pratiquement toutes les régions, sauf l’Ile-de-France, contestent la facture que leur présente la SNCF pour faire circuler les trains sur leur territoire, on peut s’interroger : la SNCF a-t-elle rempli toutes ses obligations vis-à-vis du STIF ? Et dans le cas contraire, qu’attend Jean-Paul Huchon pour saisir l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF) d’éventuels manquements ? ». Un proche du dossier fait remarquer que des mécanismes financiers plus contraignants que ceux mis en place pour les TER régissent les contrats du Stif avec ses opérateurs.
Le groupe socialiste de l’assemblée régionale a aussitôt réagi en jugeant que « le plan Orsec que réclame la droite francilienne aujourd’hui n’est ni plus ni moins que la prise de conscience de la pertinence du « Plan de mobilisation pour les transports » lancé par la Région en 2008 pour améliorer le réseau de transports existant (RER, métro, bus, tram). Un plan de mobilisation auquel la droite gouvernementale d’alors avait refusé de participer pendant plus de… 3 ans. » Les municipales n’ont pas encore eu lieu que « le bal des régionales a commencé » commente un observateur. Les transports y auront une belle place.
F. D.
Publié le 10/12/2024