Les transports publics face aux défis de demain
Quels seront les besoins de transport dans les prochaines années ? Quelle place occupera l’automobile ? Que va apporter le numérique ? Qui seront les nouveaux acteurs de la mobilité ? Telles sont quelques questions posées par Ville Rail & Transports en amont du 25e palmarès des mobilités, auxquelles une dizaine d’intervenants ont apporté leurs réponses. Christophe Duprat, vice-président de Bordeaux Métropole chargé des Transports a été le premier à prendre la parole pour évoquer les changements survenus à Bordeaux depuis 1995, date à laquelle Alain Juppé est arrivé à la mairie avec la volonté de faire baisser le nombre d’automobiles en ville. « Il a fallu réaliser des investissements colossaux, mettre en place le tram, des navettes fluviales, proposer de meilleures solutions pour que les gens se déplacent autrement. » Pari réussi : la part modale de la voiture est passée de plus de 65 à 55 %. Pour continuer à réduire le nombre de véhicules en ville, Bordeaux a mis en place un système d’autopartage et incite au covoiturage ou à la marche à pied.
« L’exemple bordelais illustre la nécessité de ne pas opposer les modes de transport entre eux, afin de répondre aux attentes de voyageurs qui zappent d’un mode à l’autre en fonction de leur humeur ou de la météo, a poursuivi Frédéric Baverez, directeur exécutif de Keolis France. Les opérateurs vont devoir organiser les nouvelles mobilités, apporter une réponse à un besoin croissant de mobilité et à une volonté d’avoir le choix. » L’arrivée de la voiture autonome, d’ici cinq ou dix ans, devrait permettre l’essor du robot taxi. « Cela prendra de la place sur la voiture particulière et remplacera le VTC, estime Frédéric Baverez. Cela peut être une opportunité pour le transport public, en apportant une réponse à des petits flux », mais aussi un risque, « sa compétitivité pourrait écrémer les marchés ». Et Frédéric Baverez de conclure : « Il est difficile de faire des prévisions, la seule chose dont je sois convaincu, c’est que seules survivront les entreprises qui sauront innover. »
« Il faut travailler sur la connectivité entre les modes, créer des pôles d’échanges, faciliter les transferts d’un mode à l’autre », enchaîne Richard Dujardin, directeur général de Transdev France. Le digital permettra de gagner en productivité et d’intégrer le transport à la demande dans nos productions. Un des défis à venir sera de couvrir le périurbain. » Pour y parvenir Richard Dujardin compte aussi sur le digital. Le problème sera de trouver les financements pour les investissements nécessaires dans un pays où le prix du transport a baissé de 2 % en euros courants depuis 2005, mais où les voyageurs ont le sentiment qu’il n’a cessé d’augmenter. « Le prix du transport ne couvre que 25 à 30 % des coûts de production. Peut-être que le numérique nous permettra d’at
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Publié le 10/12/2024