Réforme des retraites- Les organisations syndicales s'expliquent
Ville, Rail & Transports a demandé à chacune des quatre organisations syndicales représentatives de la SNCF sa position sur la réforme des retraites et ses revendications.
Interviews de Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, Rémi Aufrère-Privel, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots, Didier Mathis, secrétaire général Unsa-Ferroviaire, Erik Meyer, délégué syndical Sud-Rail.
Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots : « Ce conflit a une double dimension, interprofessionnelle et propre à la SNCF »
Ville, Rail & Transports. Pourquoi avoir boycotté les réunions sur la réforme des retraites ?
Laurent Brun. Nous avons boycotté ces réunions car depuis sa nomination, le nouveau secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, nous convoque sur la réforme des retraites alors que ce n’est pas de sa compétence. Nous demandions à le rencontrer sur la politique des transports. Nous venons enfin d’être entendu sur ce point.
De plus, après tout ce que dit le gouvernement et sa caricature de la situation des cheminots, nous n’avions pas envie d’entrer dans ce jeu-là.
Très clairement, nous ne voulons pas d’un système à points et soutenons le système actuel. Nous demandons aussi de revenir à un départ à la retraite à 60 ans, au versement d’une pension équivalent à 75 % du salaire et à la prise en compte des spécificités avec le maintien des régimes spéciaux basés sur une surcotisation.
Notre régime spécial va se fermer avec la fin des embauches au statut. Nous demandons sa réouverture pour les futurs embauchés. L’espérance de vie moyenne des cheminots est plus basse que l’espérance de vie des salariés du droit privé. Les cheminots vivent moins longtemps, donc ils doivent travailler moins longtemps.
VRT. Est-ce que vous voulez prendre votre revanche après la grève de 2018 qui s’est soldée par un échec ?
L. B. Nous ne sommes pas dans la revanche, nous continuons la bataille. Cela fait un an que nous disons que nous ne pourrons pas mettre en place la réforme le 1er janvier comme prévu.
Réforme des retraites ou pas, nous avions prévenu qu’il y aurait un conflit fin 2019. Ce conflit a une double dimension : interprofessionnelle et professionnelle, propre à la SNCF. Le cadre social (soi-disant de haut niveau), se révèle pour le moment extrêmement bas. Nous en sommes à la moitié des négociations sur la convention collective. Comme le patronat veut terminer pour le 31 décembre, il a mis sur la table un projet sur les classifications qui n’est pas satisfaisant. Et son projet sur les rémunérations fait hurler tout le monde. C’est une convention de branche a minima, mis au point pour n’imposer rien à personne. On se cale systématiquement sur le moins-disant de la branche. C’est donc une conve
L'article complet ( 1577 mots) est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !
Publié le 10/12/2024