Freightvision 2050 fait bondir les lobbies du rail
L?étude Freightvision 2050 devait être présentée officiellement le mercredi 24 février, mais elle fait déjà couler beaucoup d?encre. Commandée par la Commission européenne à un consultant autrichien Austria Tech, elle esquisse une vision du transport de marchandises à l’horizon 2050 en fixant quatre objectifs : une baisse de 80 % des émissions de CO2, de 40 % de la dépendance énergétique, de 60 % de la congestion et de 60 % des accidents. Les auteurs de l’étude listent 35 mesures à envisager pour y arriver, comme l’internalisation des coûts externes, l’introduction des mégatrucks, le développement des moteurs électriques… Ils étudient ensuite l’impact de ces mesures sur la réalisation des objectifs. Pour réduire les gaz à effet de serre, ils concluent qu’une meilleure efficacité des moteurs des camions ou un développement des biocarburants seront bien plus pertinents que le transfert modal vers le rail. « L’introduction des mégatrucks et le transfert modal sont deux sujets qui figurent en haut de l’agenda politique, en raison de la pression des groupes d’intérêt, écrivent les auteurs de l’étude. Mais ces deux mesures auront peu d’impact sur la réalisation des objectifs. » Une conclusion qui fait bondir le secteur ferroviaire, notamment la SNCF, parce qu’elle semble indiquer qu’un grand chambardement de la vision des transports n’est pas nécessaire, le développement de la technologie et des systèmes de transports intelligents suffisant à atteindre des objectifs ambitieux.
Isabelle ORY
Publié le 10/12/2024